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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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24 .<br />

COMMENTAIRE<br />

DU CODE d'hAMMOURABI<br />

43-46. mu-ki-il ni-in-da-bi-e ra-bu-tim a-na E 50 (E Ninnu)<br />

47. mu-tam-me-ih a-a-bi<br />

48-49. mi-gi4-ir te-li-tim<br />

50-52. mu-sa-ak-li-il te-ri-tim sa Za-ri-unu (ki) (Hallabim)<br />

53-54. mu-ha-ad-di li-ib-bi E§4-târ<br />

55. ru-bu-um el-lum<br />

56-57. sa ni-is ga-ti-su (ilu) IM (Hadad) i-du-û<br />

58-61. mu-ne-ih li-ib-bi (ilu) IM (Hadad) qû-ra-di-im i-na al IM (Bît-<br />

Karkara)<br />

62-64. mu-ûs-ta-ak-ki-in zi-ma-tim ina É Ud-gal-gal<br />

43-46. L'E Ninnu est <strong>le</strong> fameux temp<strong>le</strong> de Ningirsu à Lagash. Il fut bâti par Ur-Bau, un <strong>des</strong> prédécesseurs<br />

de Goudéa. Mais celui-ci, sur l'ordre de Ningirsu, <strong>le</strong> répara. Par une fiction religieuse, <strong>le</strong>s souverains,<br />

s'attribuai<strong>en</strong>t la construction <strong>des</strong> temp<strong>le</strong>s réparés par eux. Voir nos r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s de<br />

• Tello et <strong>le</strong>s cylindres de Gudéa.<br />

E Ninnu «<br />

signifie maison <strong>des</strong> cinquante ». 50 est exprimé ici <strong>en</strong> chiffre. Dhorme remarque que, parmi<br />

<strong>le</strong>s dates du règne de Gudéa, on trouve : « l'année où il fabriqua la masse d'armes, aux cinquante têtes,<br />

de Ningursu » et « l'année où il fabriqua l'arme aux cinquante têtes ». R A B, p. 93. Le nom de 50 donné<br />

au temp<strong>le</strong> de Ningirsu a-t-il pour origine l'arme de ce dieu, ou bi<strong>en</strong> correspond-il au nombre qui lui était<br />

attribué. Nous inclinons à adopter <strong>le</strong> premier s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. Nous ne voyons pas <strong>en</strong> effet pourquoi <strong>le</strong>s temp<strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong> autres dieux ne serai<strong>en</strong>t pas eux aussi désignés par <strong>le</strong> nombre qui <strong>le</strong>ur était consacré. Meissner fait<br />

remarquer que 50 est aussi <strong>le</strong> nombre de Enlil, B. u. A., II, p. 32.<br />

Les nindabu sont <strong>des</strong> sacrifices spontanés. H veut dire qu'il a fait <strong>en</strong> sorte que <strong>le</strong>s sacrifices proportionnés<br />

à l'importance du temp<strong>le</strong> fuss<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>us et régulièrem<strong>en</strong>t offerts.<br />

47. Ici <strong>en</strong>core, H interrompt l'énumération de ses actes glorieux ou pieux, pour faire l'éloge de sa<br />

propre personne. V<strong>en</strong>ant de par<strong>le</strong>r d'un dieu guerrier, il conv<strong>en</strong>ait que <strong>le</strong> monarque vantât sa va<strong>le</strong>ur militaire.<br />

Il s'agit ici plutôt d'un exploit guerrier que d'une opération de police. _<br />

Remarquons la ressemblance <strong>des</strong> mots qui signifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>nemi <strong>en</strong> akk. a-a-bum et <strong>en</strong> héb. "ojebh.<br />

48-49. Mi-gi-ir de Migrum signifie favori. Ce terme est souv<strong>en</strong>t employé par rapport à un dieu. Ainsi H<br />

va dire qu'il est <strong>le</strong> favori d'In Nanna (Istar), V, 13. Les rois avai<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce d'être aimés par <strong>le</strong>s dieux<br />

et ils se plaisai<strong>en</strong>t à <strong>le</strong> reconnaître et à <strong>le</strong> publier. Cf. Dhorme, B A B. « Le roi aimé <strong>des</strong> dieux », pp. 164-166.<br />

Précisém<strong>en</strong>t Semsachérib, au début de son prisme se déclare c favori <strong>des</strong> grands dieux » Migir ilani rabuîe.<br />

Ungnad fait remarquer que l'étymologie et <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de telîtum sont très douteux. Il propose de lui donner<br />

comme étymologie 4j = é<strong>le</strong>ver et de lui attribuer la signification de « hauteur ». Apparemm<strong>en</strong>t c'est un<br />

surnom d' Istar de Hallab. Scheil, qui ne donne aucune traduction pour ce nom, est du même avis sur ce<br />

dernier point. Puisque <strong>le</strong>s rois se déclarai<strong>en</strong>t favori <strong>des</strong> dieux, telîtum doit âitre un surnom ou un attribut<br />

d'un dieu. Or c'est d'Istar d'Hallab dont il est ici question, 50-54.<br />

50-52. Musaklil, forme causative du verbe kalal, qui, comme <strong>en</strong> hébreu, signifie parfaire, achever,<br />

accomplir. Il importe de remarquer la ressemblance <strong>des</strong> mots qui signifi<strong>en</strong>t loi <strong>en</strong> akkad. et <strong>en</strong> héb. teriium<br />

et tara. Ces deux noms provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'un verbe : signifiant <strong>en</strong>seigner jar^a, w^r. D'après <strong>le</strong> contexte, il s'agit<br />

d'une loi cultuel<strong>le</strong>.<br />

Hallab est une vil<strong>le</strong> de Sumer. Dans <strong>le</strong> prés<strong>en</strong>t texte el<strong>le</strong> est désignée par son nom suméri<strong>en</strong> Za-ri-unu.<br />

Son site n'a pu être <strong>en</strong>core id<strong>en</strong>tifié certainem<strong>en</strong>t. EUe était consacrée à l' Istar guerrière, dont il est question<br />

à la ligne suivante. Istar de Hallab, dans <strong>le</strong>s plus anci<strong>en</strong>s textes apparaît comme fil<strong>le</strong> de Sin, sœur de Samas.<br />

El<strong>le</strong> « s'appel<strong>le</strong>ra la vaillante parmi <strong>le</strong>s déesses qariiu ilâti. Cf. Dhorme, B A B, p. 88. Les deux principaux<br />

sanctuaires d'Istar étai<strong>en</strong>t Uruk et Agadé. Dans <strong>le</strong> premier el<strong>le</strong> était honorée comme déesse de la volupté<br />

et dans <strong>le</strong> second comme déesse <strong>des</strong> batail<strong>le</strong>s. Mais cette déesse était honorée <strong>en</strong>core dans beaucoup d'autres<br />

vil<strong>le</strong>s. Meissner cite <strong>en</strong> exemp<strong>le</strong>s : Ur, Kisch, Charsag kalama, Babel, Akkad, Assur, Kalach, Ninive et<br />

Arbè<strong>le</strong>. B. u. A., p. 29.<br />

53-54. Le nom d'Istar est écrit ici syllabiquem<strong>en</strong>t ES4-tar. Le déterminatif de la divinité fait défaut.<br />

Si H., pour accomplir la loi de Hallab, faisait prier et offrir <strong>des</strong> sacrifices conformém<strong>en</strong>t aux rites prescrits,<br />

on conçoit que par cette conduite il ait réjoui <strong>le</strong> cœur de la déesse d'Hallab.<br />

Il a déjà été question de l' Istar d'Uruk, sous <strong>le</strong> nom de Ninni II 47, à propos <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>faits et <strong>des</strong><br />

œuvres pies de H à l'égard de la vil<strong>le</strong> d'Uruk et de l'E Anna, c'est-à-dire de la vil<strong>le</strong> où Ninni était honorée<br />

principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t et du célèbre temp<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> possédait <strong>en</strong> commun avec Anu II 37-47. Il sera <strong>en</strong>core question<br />

de cette déesse soit dans <strong>le</strong> prologue, soit dans l'épilogue. Notons qu'el<strong>le</strong> est ici <strong>en</strong>visagée comme honorée<br />

à Hafiab.<br />

55. Encore une interruption de l'énumération <strong>des</strong> hauts faits du monarque, pour la louange de sa<br />

propre personne.<br />

Bubum, signifie grand, comme I 29. Mais on sait que <strong>le</strong>s Sémites employai<strong>en</strong>t métaphoriquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

choses et <strong>le</strong>s qualités de l'ordre s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> pour désigner <strong>le</strong>s choses et <strong>le</strong>s qualités de l'ordre moral. Un grand<br />

dans l'ordre moral, c'est un prince.<br />

Elliim se rapproche beaucoup du nom de la Divinité chez <strong>le</strong>s Hébreux 'El, ^Eloah, "Elohim. Ces noms<br />

ressembl<strong>en</strong>t beaucoup aux noms de la Divinité chez <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s ilu, chez <strong>le</strong>s Arabes allah et chez <strong>le</strong>s autres<br />

Sémites. Aussi <strong>le</strong> P. Lagrange croit que El était <strong>le</strong> nom du Dieu commun et probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t unique de tous<br />

<strong>le</strong>s Sémites. « A l'origine tous <strong>le</strong>s Sémites avai<strong>en</strong>t un même nom et un seul pour désigner <strong>le</strong> divin, conçu<br />

comme distinct du reste <strong>des</strong> choses ; par conséqu<strong>en</strong>t ils <strong>le</strong> considérai<strong>en</strong>t comme unique d'une certaine façon,

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