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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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194 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

194<br />

23-28. Sum-ma a-wi-lum mar-su a-na mu-se-ni-iq-tim id-di-in-ma marum<br />

su-ù i-na ga-at mu-se-ni-iq-tim im-tu-ut<br />

29-33. mu-se-ni-iq-tum ba-lum a-bi-su ù um-mi-su maram sa-ni-a-am-ma<br />

ir-ta-ka-as<br />

34-40. û-ka-an-nu-si-ma as-sum ba-lum a-bi-su ù um-mi-su maram sa-nia-am<br />

ir-ku-su tula-sa i-na-ak-ki-su<br />

§ 195<br />

41-42. §um-ma marum a-ba-su im-ta-ha-as<br />

43-44. ritta-su i-na-ak-ki-su<br />

que cel<strong>le</strong>s <strong>des</strong> lois familia<strong>le</strong>s. Ainsi <strong>le</strong>s contrats et <strong>le</strong>s lois suméri<strong>en</strong>nes condamn<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>fant adoptif coupab<strong>le</strong><br />

d'avoir r<strong>en</strong>ié son père (être marqué, <strong>en</strong>chaîné et v<strong>en</strong>du) ou sa mère (être marqué au front, chassé de ]a maison<br />

paternel<strong>le</strong> et banni de sa vil<strong>le</strong>). Plusieurs <strong>des</strong> contrats, que nous avons cités, stipul<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes peines<br />

que <strong>le</strong>s lois familia<strong>le</strong>s à l'égard <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts coupab<strong>le</strong>s d'avoir r<strong>en</strong>ié <strong>le</strong>ur fils adoptif, c'est-à-dire l'expulsion<br />

de <strong>le</strong>ur maison. Toutefois il y a <strong>des</strong> contrats moins sévères à l'égard <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts qui r<strong>en</strong>i<strong>en</strong>t <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants<br />

adoptifs. Ainsi <strong>le</strong>s deux docum<strong>en</strong>ts Sch. 10 et 11 trait<strong>en</strong>t à peu près comme <strong>le</strong> § 191 <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts coupab<strong>le</strong>s<br />

d'avoir r<strong>en</strong>ié <strong>le</strong>ur fils adoptif. Dans ce cas, Sch; 10 stipu<strong>le</strong> que <strong>le</strong> fils r<strong>en</strong>ié devra pr<strong>en</strong>dre une part <strong>en</strong>tière<br />

de fils<br />

de fils héritier et s'<strong>en</strong> al<strong>le</strong>r : on se souvi<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> § 191 n'attribuait à cet <strong>en</strong>fant qu'un tiers de part<br />

et il sera<br />

héritier. D'après Sch. 11, <strong>le</strong> père ayant r<strong>en</strong>ié son fils adoptif devra lui donner dix sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t<br />

frustré de ses frais de nourriture.<br />

Abstraction faite du cas de r<strong>en</strong>îm<strong>en</strong>t par un fils de favori ou de courtisane §§192, 193, dont nous n'avons<br />

pas trouvé d'exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s contrats, ces docum<strong>en</strong>ts et <strong>le</strong>s lois familia<strong>le</strong>s sont plus sévères que <strong>le</strong> C. H,<br />

pour <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>îm<strong>en</strong>ts prov<strong>en</strong>ant soit <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, soit <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts adoptifs. Gomme l^adoption est une institution<br />

charitab<strong>le</strong> et comme el<strong>le</strong> offre de multip<strong>le</strong>s avantages aux adoptés et aux adoptants, on compr<strong>en</strong>d cette<br />

plus grande sévérité.<br />

Chez <strong>le</strong>s Hébreux, l'adoption est inconnue. Pour <strong>le</strong> cas de Moïse, il faut remarquer que l'adoptante<br />

était une Égypti<strong>en</strong>ne. D'ail<strong>le</strong>urs on peut se demander si c'était là une adoption véritab<strong>le</strong> et Jéga<strong>le</strong>, quoique<br />

<strong>le</strong> texte dise que la fil<strong>le</strong> de Pharaon s'était <strong>en</strong>gagée à payer <strong>le</strong>s frais d'allaitem<strong>en</strong>t, cf. Schorr 9-11, qu'el<strong>le</strong><br />

considérait cet <strong>en</strong>fant comme <strong>le</strong> si<strong>en</strong> et qu'el<strong>le</strong> lui avait donné <strong>le</strong> nom de Moïse. Exode II 5-10.<br />

L'abs<strong>en</strong>ce d'adoption chez <strong>le</strong>s Hébreux, peut s'expliquer par <strong>le</strong>s considérations suivantes. La religion<br />

mosaïque proscrivait <strong>le</strong>s favoris et <strong>le</strong>s courtisanes on n'avait donc ; pas à s'inquiéter d'adopter <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants<br />

§§ 192, 193. Aussi bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong>s Akkadi<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s Hébreux avai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> droit de recourir à <strong>des</strong> concubines esclaves<br />

ou à <strong>des</strong> épouses de second rang pour remédier à la stérilité de <strong>le</strong>ur épouse de premier rang. Et surtout la<br />

législation du lévirat, spécia<strong>le</strong> aux Hébreux, supprimait une raison d'adopter un <strong>en</strong>fant étranger. D'après<br />

cette loi, un époux pouvait espérer que, s'il mourait sans <strong>en</strong>fant, son plus proche par<strong>en</strong>t lui susciterait une<br />

postérité et un héritier, <strong>en</strong> épousant sa veuve, G<strong>en</strong>. XXXVIII, Deut. XXV 5-10, Ruth. Cf. notre artic<strong>le</strong><br />

Le Léviral chez <strong>le</strong>s Hébreux et <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s, Eeu. Bib., 1925, pp. 524-546.<br />

3. Châllm<strong>en</strong>ls §§ 194,<br />

195 -^'<br />

..."<br />

Ue ces deux lois, la première est relative au châtim<strong>en</strong>t d'une nourrice, pour la mort de son nourrisson,<br />

ayant pour cause l'allaitem<strong>en</strong>t non autorisé d'un autre <strong>en</strong>fant ; et la seconde par<strong>le</strong><br />

du châtim<strong>en</strong>t d'un<br />

<strong>en</strong>fant ayant frappé son père.<br />

Nous rattachons ces deux lois non au code pénal pour coups et b<strong>le</strong>ssures §§ 196-214, mais au code pénal<br />

familial et nous <strong>en</strong> formons <strong>le</strong> troisième paragraphe de la section relative aux <strong>en</strong>fants. Sans doute <strong>le</strong>s §§ 194,<br />

195 parl<strong>en</strong>t <strong>des</strong> châtim<strong>en</strong>ts tout comme <strong>le</strong>s §§ 196-214. Mais ici <strong>le</strong>s châtim<strong>en</strong>ts sont infligés pour <strong>des</strong> délits<br />

commis à l'occasion ou par <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants. Au contraire <strong>le</strong>s pénalités édictées par <strong>le</strong>s §§ 196-214 n'ont aucun<br />

rapport avec <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants.<br />

Ces deux lois §§ 194, 195 sont insufïisantes pour constituer <strong>le</strong> code pénal de la famil<strong>le</strong>. Les châtim<strong>en</strong>ts<br />

infligés aux par<strong>en</strong>ts pour <strong>le</strong>urs fautes <strong>en</strong>vers <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants nous sont inconnus. Le législateur a-t-il p<strong>en</strong>sé<br />

que <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts avai<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s droits à l'égard de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants ? ou s'est-il cru autorisé à passer sous sil<strong>en</strong>ce<br />

<strong>des</strong> actes contre nature et par suite fort rares ? Remarquons que <strong>le</strong>s §§ 168 et 169 font allusion à <strong>des</strong> fautes,<br />

différ<strong>en</strong>tes <strong>des</strong> coups, commises par <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants à l'égard de <strong>le</strong>urs par<strong>en</strong>ts. C'est pourquoi nous donnons<br />

aux §§ 194 et 195 <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> titre de « châtim<strong>en</strong>ts ».<br />

A. nourrice ayanl causé la morl de son nourrisson par la nourriture non autorisée d'un autre <strong>en</strong>fant § 194<br />

§ 194. Le cas est exposé <strong>en</strong> deux paragraphes 11. 23-28 et 11. 29-33 dont <strong>le</strong> premier m<strong>en</strong>tionne la remise<br />

d'un <strong>en</strong>fant à une nourrice et sa mort chez cette nourrice, et dont <strong>le</strong> second indique la cause de cette mort.

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