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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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ÉPILOGUE 263<br />

25-27. à la paro<strong>le</strong> de Marduk, son seigneur, il s'est conformé !<br />

28-31. et il a procuré <strong>le</strong> triomphe de Marduk <strong>en</strong> haut et <strong>en</strong> bas !<br />

32-33. il a cont<strong>en</strong>té <strong>le</strong> cœur de Marduk, son seigneur !<br />

34-36. et il a établi pour toujours une chair bonne aux g<strong>en</strong>s (bonheur<br />

matériel) !<br />

37-38. et il a gouverné <strong>le</strong> pays selon <strong>le</strong> droit ! »<br />

C. Qu'il prie <strong>en</strong> sa faveur Marduk et Sarpanil ! 41-58<br />

41-47. que devant Marduk, mon Seigneur, Sarpanit, ma maîtresse, de tout<br />

son cœur il prie pour moi !<br />

48-58. que <strong>le</strong> sedu et <strong>le</strong> lamassu, dieux (qui se trouv<strong>en</strong>t) à l'<strong>en</strong>trée de<br />

l'E Sagil, dans l'<strong>en</strong>ceinte de l'E Sagil, r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t agréab<strong>le</strong>s mes<br />

p<strong>en</strong>sées de chaque jour devant Marduk, mon Seigneur, Sarpanit,<br />

ma maîtresse.<br />

<strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s matériels. C'était donc seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un bonheur d'une ess<strong>en</strong>ce supérieure, la joie du cœur, queB[<br />

devait chercher à procurer à Marduk, par ses louanges, ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, ses actes t<strong>en</strong>dant à propager sa gloire.<br />

Au contraire, <strong>le</strong> bonheur de sujets faib<strong>le</strong>s et besogneux exige avant tout la tranquillité matériel<strong>le</strong>. Sans doute<br />

<strong>le</strong> roi s'est déclaré <strong>le</strong> pasteur et <strong>le</strong> père de ses g<strong>en</strong>s. Mais <strong>le</strong> passage XXIVr 40-58 prouve suffisamm<strong>en</strong>t que h:<br />

a rempli cette mission de pasteur <strong>en</strong> assurant surtout <strong>le</strong> bonheur matériel de ses sujets,<br />

37-38. Le dernier bi<strong>en</strong>fait que H a procuré à ses sujets, c'est d'avoir gouverné <strong>le</strong> pays selon <strong>le</strong> droit.<br />

Uë-îe-Se-ir, §1 de fsr. Au prologue <strong>le</strong> roi dit avoir reçu cette mission d'abord d'Anu et d'Enlil I 27-29, puis<br />

de Marduk V 20-24. Dans son autopanégyrique il se vante de s'être parfaitem<strong>en</strong>t acquitté de ce devoir<br />

XXIVr 59-68.<br />

G. qu'il prie <strong>en</strong> sa faveur Marduk el Sarpanit ! 41-58<br />

La troisième recommandation que fait H. au bénéficiaire de son code, c'est de prier pour lui Marduk<br />

son dieu protecteur, et la déesse Sarpanit, l'épouse de celui-ci 41-58.<br />

Les 11. 41-47 conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l'ordre de prier et <strong>le</strong>s 11. 48-58 exprim<strong>en</strong>t la t<strong>en</strong>eur de la prière 48-58.<br />

41-47. Ik-ru-ba-am, du verbe karabu avec <strong>le</strong> suffixe de la l'^ pers. du singulier.<br />

Le verbe karabu signifie r<strong>en</strong>dre hommage, soit par la prière, soit par la consécration de quelque chose<br />

à la divinité. « L'idéogramme de ce nom est extrêmem<strong>en</strong>t intéressant, car il représ<strong>en</strong>te la main portée à la<br />

bouche, de sorte que <strong>le</strong> geste de l'orant aurait consisté primitivem<strong>en</strong>t à porter la main à la bouche pour<br />

prier <strong>le</strong>s dieux, par exemp<strong>le</strong> attitude de Hammôurabi sur <strong>le</strong> relief de sa stè<strong>le</strong>... L'idée prédominante dans<br />

la prière, c'est la demande. Prier c'est demander quelque chose... Même quand on exalte la divinité, c'est<br />

afin de se la r<strong>en</strong>dre propice et de lui faire accueillir plus favorab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la demande qu'on ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réserve. »<br />

Dhorme, R A B, pp. 247-249.<br />

H demande donc à celui, auquel il aura r<strong>en</strong>du service par son code, de prier pour lui, et cela « de tout son<br />

cœur », i-na li-ib-bi-su ga-am-ri-im. Le mot « cœur » est pris ici, au s<strong>en</strong>s de siège de l'intellig<strong>en</strong>ce, <strong>des</strong> passions<br />

et <strong>des</strong> s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts. C'est donc une prière intérieure, intellig<strong>en</strong>te et ferv<strong>en</strong>te. C'est là un détail intéressant<br />

pour l'histoire de la prière antique.<br />

En tête de cet ordre, EE a désigné <strong>le</strong>s divinités qu'il voulait que l'on prie <strong>en</strong> sa faveur. De même que <strong>le</strong><br />

grand roi a proposé à ses sujets une formu<strong>le</strong> de louanges suggestive mais concise, ainsi a-t-il exigé d'eux<br />

une prière ferv<strong>en</strong>te mais brève. C'est pourquoi tous <strong>le</strong>s obligés de H devront se cont<strong>en</strong>ter de prier Marduk,<br />

son dieu national II 9, XXIVr 90, XXVr 26... et Sarpanit, son épouse ou sa déesse parèdre. Le nom akkadi<strong>en</strong><br />

de cette déesse signifie « l'arg<strong>en</strong>tée », c'est-à-dire « cel<strong>le</strong> qui bril<strong>le</strong> comme l'arg<strong>en</strong>t sarpum ». Le peup<strong>le</strong> assyri<strong>en</strong><br />

crut que l'étymologie de Sarpanit était zer-banilu « cel<strong>le</strong> qui crée la sem<strong>en</strong>ce » d'où « cel<strong>le</strong> qui crée la postérité »<br />

Les autres noms de cette déesse sont Scheru^a, Eru^a a la déesse du matin ». Le prés<strong>en</strong>t passage 41-58 est<br />

<strong>le</strong> seul <strong>en</strong>droit du code, où il soit question de cette divinité. Mais nous savons que H. érigea un trône à<br />

Sarpanit et que ce fait servit à désigner la 12« année de son règne. Cf. Dhorme, R A B, p. 100 et Meissner,<br />

B. u. A., II, p. 16, surtout Les Chérubins, Rev. Bib., (1926), pp. 330-334.<br />

48-58. H désire que l'on demande pour lui, que ses p<strong>en</strong>sées, c'est-à-dire ses int<strong>en</strong>tions et ses projets,<br />

de chaque jour, soi<strong>en</strong>t agréées de Marduk et de Sarpanit i-gi-ir-ri-e um-mi-sa-am. On conçoit l'importance<br />

de cette prière. Demander à ses dieux protecteurs d'agréer ses projets, c'est du même coup assurer <strong>le</strong>ur<br />

réussite. Dhorme, dans Rev. Bib., (1926) , p. 335 substitue la traduction « signes » à cel<strong>le</strong> de p<strong>en</strong>sées pour igirre,<br />

sans préciser <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s qu'il attribue au mot « signes ». Veut-il par<strong>le</strong>r <strong>des</strong> images de H ou de ses sacrifices ?<br />

Les intercesseurs, que H recommande à l'orant de pr<strong>en</strong>dre, sont <strong>le</strong> sedu et <strong>le</strong> lamassu.<br />

C'est <strong>le</strong> seul <strong>en</strong>droit du C. H. où il soit question du sedu. Au contraire il a déjà été question de lamassu<br />

IV 56 et XXIVr 53 et ce nom reparaîtra <strong>en</strong>core XXVI Ir 96-97. Ce terme désigne <strong>le</strong> dieu Assur dans IV 56,<br />

et lâtar dans XXVIIr 96-97. Nous avons dit que lamassu signifiait <strong>le</strong> génie protecteur de H et ceux de ses<br />

sujets dans XXIVr 53-56. Ici on doit attribuer à sedu et à lamassu, un s<strong>en</strong>s analogue, avec la particularité<br />

que ces génies divins sont considérés comme <strong>des</strong> orants et <strong>des</strong> intercesseurs. Le sedu et <strong>le</strong> lamassu sont de<br />

nature divine. Le mot suméri<strong>en</strong> an répété équivaut au pluriel akkadi<strong>en</strong> ilé « dieux ». De plus ces êtres divins<br />

sont placés à l'<strong>en</strong>trée et dans l'<strong>en</strong>ceinte de l'E Sagil.<br />

Au-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> dieux, la religion babyloni<strong>en</strong>ne plaçait <strong>des</strong> génies. Ceux-ci avai<strong>en</strong>t un caractère bon ou

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