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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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20 COMMENTAIRE DU CODE d'HAMMOURABI<br />

21-23. mu-ga-ar-ri-in GUR GUR (karé) a-na (ilu) IB (Uras) ga-as-ri-im<br />

24-23. be-lum zi-ma-at ha-at-ti-im ù a-gi-im,<br />

27-29. §a ù-sa-ak-li-lu-su è-ri-is-tum (ilu) Ma-ma<br />

30-32. mu-ki-in ù-zu-ra-tim sa Kes (ki)<br />

33-35. mu-di-es-si ma-ka-li el-lu-tim a-na (ilu) Nin-tu<br />

36-37. mu-us-ta-lum gi-it-ma-lum<br />

38-42. sa-i-im mi-ri-tim ù ma-as-ki-tim a-na §ir-pur-la (ki) ii Gir-su (ki),<br />

r<strong>en</strong>orpmée pour son agriculture. El<strong>le</strong> correspond à l'actuel<strong>le</strong> Dê<strong>le</strong>m. Les fouil<strong>le</strong>s ont permis d'y retrouver<br />

<strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts juridiques. M. Gautier notamm<strong>en</strong>t a publié 67 tab<strong>le</strong>ttes cont<strong>en</strong>ant <strong>des</strong> contrats d'affaires<br />

d'une famil<strong>le</strong> de marctiand p<strong>en</strong>dant l'espace de trois générations successives. Gautier, Archives d'une<br />

famil<strong>le</strong> de Dilbat au temps de la J« dijn. bab. Le Caire, 1908. Merisu, de erisu, signifie plantation. Comme on<br />

ne spécifie pas, s'il s'agit de blé, de sésame, de légumes ou de palmiers, on pourrait bi<strong>en</strong> traduire par<br />

culture. H dit donc, qu'<strong>en</strong> l'honneur d'Uras, il a augm<strong>en</strong>té <strong>le</strong>s surfaces <strong>des</strong> plantations ou <strong>des</strong> cultures de<br />

Dilbat.<br />

21-23. Uras, <strong>le</strong> dieu de Dilbat était <strong>le</strong> dieu <strong>des</strong> plantations. Son nom, d'origine sémitique, signifie<br />

« planteur » d'eresu. Il s'écrit par <strong>le</strong> signe Ib, qui doit correspondre à son nom suméri<strong>en</strong>. Comme Ninurta,<br />

il est appelé<strong>le</strong> premier-né d'Enlil. Il est <strong>le</strong> dieu de l'agriculture, ainsi que l'insinue <strong>le</strong>' prés<strong>en</strong>t passage. Si<br />

pareil<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ici <strong>le</strong> titre de fort gasrum lui est donné, c'était parce qu'il était aussi un dieu guerrier. Il<br />

ressemblait au dieu Ninurta, et il fut intercliangé souv<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong> dieu suméri<strong>en</strong> Ninib qui devînt éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> seigneur <strong>des</strong> plantations et <strong>des</strong> bornes. H honore donc Uras d'une façon qui lui est agréab<strong>le</strong>, <strong>en</strong> amassant<br />

<strong>des</strong> tas de blé <strong>en</strong> son honneur. Ce roi n'évoque pas ici la puissance guerrière de ce dieu ; aussi dans l'épilogue<br />

il ne fait pas appel à lui pour punir <strong>le</strong>s contempteurs de son code.<br />

24-26. Belum, étant au nominatif, ne se rapporte pas à Uras, mais bi<strong>en</strong> à H. Celui-ci veut dire qu'il<br />

possède <strong>le</strong>s insignes de la royauté avec tant de stabilité et de sécurité que personne ne pourra <strong>le</strong>s lui ravir.<br />

Peut-être veut-il signifier aussi qu'il peut disposer de ces insignes <strong>en</strong>vers qui lui plaira. De fait <strong>le</strong> relief de<br />

la stè<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>te Samas offrant à H <strong>le</strong> sceptre et la couronne. Dans l'épilogue il est fait, plusieurs fois<br />

allusion à ces insignes comme symbo<strong>le</strong> de la royauté. Ainsi H prie Samas de « prolonger <strong>le</strong> sceptre<br />

roi qui pr<strong>en</strong>dra sa stè<strong>le</strong> <strong>en</strong> considération XXVIv 11-15. Par contre, il prie Anu de briser <strong>le</strong> sceptre- de tout<br />

roi méprisant son code XXVI 50-51. A un pareil roi Enzu Sin est prié de retirer la couronne et <strong>le</strong> trône<br />

XXVII 45-46.<br />

Les différ<strong>en</strong>ts bas-reliefs ou statues donn<strong>en</strong>t <strong>des</strong> spécim<strong>en</strong>s de ces divers insignes. Généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

» de tout<br />

sceptres sont plus longs que celui que Samas t<strong>en</strong>d à H sur <strong>le</strong> bas-relief de la stè<strong>le</strong> et ils s'ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t jusqu'à<br />

terre comme la hou<strong>le</strong>tte <strong>des</strong> pasteurs, à laquel<strong>le</strong> ils doiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur origine mais on ; conçoit que pour <strong>le</strong>s besoins<br />

du <strong>des</strong>sin, on ait pu raccourcir <strong>le</strong> sceptre du bas-relief du code. La tiare à trois rangs de cornes, est réservée<br />

aux dieux. Des rois d'Assyrie ont <strong>des</strong> tiares d'une autre forme. Mais <strong>des</strong> rois suméri<strong>en</strong>s, comme Goudéa,<br />

Ur-Nammu, etc., port<strong>en</strong>t <strong>des</strong> couronnes comme cel<strong>le</strong> que Samas offre à H.<br />

27-29. A côté <strong>des</strong> divinités suprêmes Anu et Enlil, dit Meissner, se ti<strong>en</strong>t de toute antiquité comme<br />

principe féminin la « dame <strong>des</strong> dieux «Max. El<strong>le</strong> fut honorée sous <strong>le</strong>s noms <strong>le</strong>s plus différ<strong>en</strong>ts dans beaucoup<br />

de lieux... Gomme Nin-Max el<strong>le</strong> était la «<br />

princesse é<strong>le</strong>vée ». Comme Marna ou Nintu el<strong>le</strong> «<br />

représ<strong>en</strong>te la<br />

déesse de la naissance » qui par conséqu<strong>en</strong>t était « la mère <strong>des</strong> dieux » mais qui aussi avait « créé <strong>des</strong> rois<br />

transc<strong>en</strong>dants comme H. Sous <strong>le</strong> nom d'Aruru el<strong>le</strong> exerce <strong>le</strong>s fonctions de protectrice et de mère auprès<br />

<strong>des</strong> <strong>en</strong>fants. En tant que dame de la montagne (Ninxursagga) el<strong>le</strong> est surtout célébrée comme créatrice <strong>des</strong><br />

dieux, spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de quelques divinités protectrices inférieures, <strong>des</strong> rois, qu'el<strong>le</strong> nourrit de son propre<br />

lait, mais aussi <strong>des</strong> hommes. Meissner fait remarquer que ce fut à ce dernier titre qu'el<strong>le</strong> supporta avec<br />

peine la perte <strong>des</strong> hommes par <strong>le</strong> Déluge et qu'el<strong>le</strong> voulut exclure Enlil son auteur du sacrifice. Par contre<br />

<strong>le</strong> plus grand châtim<strong>en</strong>t que la déesse-mère puisse infliger, c'est d'empêcher la génération dans <strong>le</strong> pays.<br />

Cette déesse était honorée spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à Tilmun, à Lagas, à Girsu, mais surtout à Kish... D'après <strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong>criptions Nintu devait t<strong>en</strong>ir de la main gauche un petit <strong>en</strong>fant et lui t<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> sein et prier de la main<br />

droite. Cf. Meissner, B. u. A., II, pp. 11 et 12.<br />

Il <strong>en</strong> résulte que Mama et Nintu correspond<strong>en</strong>t à la déesse de l'<strong>en</strong>fantem<strong>en</strong>t, Mama étant son nom<br />

akkadi<strong>en</strong> et Nintu, son nom suméri<strong>en</strong>.<br />

C'est ici <strong>le</strong> seul <strong>en</strong>droit du code où <strong>le</strong> nom de Mama est employé. Aux lignes 33-35 H par<strong>le</strong> de Nintu,<br />

ce qui prouve qu'à ses yeux Mama et Nintu étai<strong>en</strong>t une seu<strong>le</strong> déesse. Dans l'épilogue XXVIIIr 40-49 ce<br />

roi adjure Nintu, qu'il appel<strong>le</strong> sa mère, de faire mourir <strong>le</strong> fils héritier du roi contempteur de son code et<br />

de l'empêcher d'avoir <strong>des</strong> <strong>des</strong>c<strong>en</strong>dants.<br />

Dhorme dit que <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s étymologique de Mama ou Mami est probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t celui de mère. Il fait observer<br />

celui de<br />

que parmi <strong>le</strong>s noms de personnages cités sur l'obélisque de Manistusu (vers 2685-2670) figure<br />

Karibu-sa-Mama A. VIII 22 et D. XII, 9. Cf. Scheil, Mémoires, t. II : <strong>Texte</strong>s élamites-sémitiques, p. 47.<br />

Dans un anci<strong>en</strong> mythe, nous voyons cette déesse Mami interv<strong>en</strong>ir avec Ea pour la création <strong>des</strong> humains.<br />

Cf. CTXV, pi. 40, Ea et Atarhasis dans Dhorme, Choix de textes, c. IV II. 14, 16, p. 139.<br />

Mama était la déesse parèdre d'Uras. Or H. nous déclare qu'il a accompli <strong>le</strong>s désirs de cette déesse<br />

qu'il considérait comme sa mère. II s'est donc comporté <strong>en</strong> bon fils à son égard.<br />

30-32. La vil<strong>le</strong> dont il est ici question n'est pas la même que cel<strong>le</strong> dont il est fait m<strong>en</strong>tion II 58-62.<br />

Les signes employés pour désigner ces vil<strong>le</strong>s ne sont pas <strong>le</strong>s mêmes. Puis <strong>le</strong> prés<strong>en</strong>t contexte montre qu'au

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