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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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292 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

55-65. mur-sa-am kab-tam (55)<br />

ID PA (asakkam) li-im-nam (56)<br />

zi-im-ma-am mar-sa-am (57)<br />

sa la i-pa-as-se-hu A ZU (asum) ki-ri-ib-su la i-lam-ma-du i-na<br />

zi-im-di la û-na-ah-hu-su 58-62<br />

ki-ma ni-si-iq mu-tim la in-na-za-hu (63)<br />

i-na bi-ni-a-ti-su li-sa-si-a-as-sum-ma (64-65)<br />

66-67. a-di na-pi-is-ta-su i-bi-el-lu-ù<br />

68-69. a-na id-lu-ti-su li-id-dam-ma-am<br />

XXVI r 53-56. Et H termine Fépilcgue <strong>en</strong> ccnflant à Enlil <strong>le</strong> soin de ratifier toutes <strong>le</strong>s malédictions, qu'il<br />

vi<strong>en</strong>t d'adjurer <strong>le</strong>s'« grands dieux <strong>des</strong> deux et de la terre » d'émettre contre <strong>le</strong>s violateurs du code, <strong>en</strong> <strong>le</strong>s<br />

réitérant lui-même de sa bouche dont <strong>le</strong>s arrêts sont toujours exécutés. Et fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t c'est Enlil que H<br />

charge d'assurer la prompte exécution de toutes <strong>le</strong>s calamités cont<strong>en</strong>ues dans <strong>le</strong>s adjurations. Norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

Enlil a seul <strong>le</strong> droit de par<strong>le</strong>r dans l'E Kur, puisque c'est son temp<strong>le</strong>. A titre d'épouse d'Enlil, Ninlil peut<br />

aussi y faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa voix, mais surtout dans <strong>le</strong> but de persuader son mari et de l'am<strong>en</strong>er à prononcer<br />

<strong>le</strong>s arrêts qu'el<strong>le</strong> désire. Voir XXVIr 81-97 et 59-80. Enfin l'E Kur est un temp<strong>le</strong> si grand que H se glorifie<br />

d'<strong>en</strong> être « <strong>le</strong> sacristain fameux » I 60-62.<br />

D'où vi<strong>en</strong>t donc que Ninkarrak, qui n'est ni la fil<strong>le</strong> ni l'épouse d'Enlil, ait eu la puissance, sinon de<br />

prononcer el<strong>le</strong>-même <strong>des</strong> arrêts dans l'E Kur, tout au moins, à l'instar de Ninhl, d'<strong>en</strong> faire émettre dans<br />

ce temp<strong>le</strong> par Enlil ?<br />

Nous p<strong>en</strong>sons que Ninkarrak t<strong>en</strong>ait cette puissance de sa qualité de fil<strong>le</strong> d'Anu. En effet, au début du<br />

prologue, Anu est associé à Enlil pour fixer <strong>le</strong>s glorieuses <strong>des</strong>tinées de Marduk et de Hammourabi I 1-27,<br />

28-49. Puisque <strong>le</strong> père de Ninkarrak avait quelque crédit sur Enlil et interv<strong>en</strong>ait à ses côtés pour fixer <strong>le</strong>s<br />

<strong>des</strong>tinées <strong>des</strong> dieux et <strong>des</strong> hommes, il n'est point étonnant que Ninkarrak ait eu quelque autorité pour<br />

prononcer el<strong>le</strong>-même ou pour faire émettre par Enlil <strong>des</strong> orac<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s <strong>des</strong>tinées dans l'E Kur.<br />

la déesse<br />

55-69. Au lieu de la bonne santé dont el<strong>le</strong> l'avait gratifié lui-même, <strong>le</strong> roi de Babylone prie<br />

d'affliger son <strong>en</strong>nemi d'une maladie douloureuse et mortel<strong>le</strong>.<br />

H adresse à Ninkarrak trois adjurations. Dans la première et la plus longue,<br />

il demande à cette déesse<br />

de causer à son <strong>en</strong>nemi une maladie grave, douloureuse et incurab<strong>le</strong> 55-65. Dans la seconde, il spécifie<br />

qu'il sollicite une maladie mortel<strong>le</strong> 66-67. Dans la troisième, il exprime son désir que son <strong>en</strong>nemi ait consci<strong>en</strong>ce<br />

de son malheur et <strong>en</strong> gémisse au séjour <strong>des</strong> ombres 68-69.<br />

55-65. La phrase, par laquel<strong>le</strong> la première adjuration est exprimée, débute par trois complém<strong>en</strong>ts<br />

directs à peu près synonymes 55, 56, 57 <strong>en</strong>suite vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t deux ; propositions relatives 58-62 et 63 ; <strong>en</strong>fin,<br />

<strong>le</strong> verbe de la proposition principa<strong>le</strong> avec un complém<strong>en</strong>t indirect et un complém<strong>en</strong>t circonstanciel 64-65.<br />

Nous mettons cette partie de la phrase <strong>en</strong> tête de notre traduction et nous la comm<strong>en</strong>tons <strong>en</strong> premier lieu.<br />

64-65. Li-sa-si-a-as-sum, forme causative du verbe «<br />

«js», sortir ». La traduction obvie est «<br />

qu'el<strong>le</strong> lui<br />

fasse sortir », c'est-à-dire « qu'el<strong>le</strong> lui fasse naître, surgir... »<br />

Bi-ni-a-ti-ëu se retrouve dans l'adjuration à Nergal XXVIIL 37, où nous traduisons « ses membres »,<br />

à cause du contexte « qu'il brise ». Mais ici <strong>le</strong> contexte réclame la traduction « corps ». Le C. H. par<strong>le</strong> <strong>des</strong><br />

membres proprem<strong>en</strong>t dits, c'est-à-dire <strong>des</strong> bras et <strong>des</strong> jambes, à propos <strong>des</strong> coups et du médecin §§ 197,<br />

198, 221, où <strong>le</strong> mot « membre » est r<strong>en</strong>du par esemium « os ».<br />

55. Le nom mursum signifie « dou<strong>le</strong>ur, souffrance ». L'adjectif marsum « douloureux », 1. 57 se retrouve<br />

au § 221.<br />

56. Ungnad donne aux idéogrammes ID PA la va<strong>le</strong>ur du nom suméri<strong>en</strong> asakkum qui signifierait<br />

« maladie ».<br />

D'autre part asakkum est <strong>le</strong> nom de l'un <strong>des</strong> sept démons, appelés <strong>le</strong>s 7 uiukke, dont la fonction était<br />

de causer <strong>des</strong> maladies ou <strong>des</strong> malheurs aux hommes. « Le mauvais Asakku causait à sa victime une maladie<br />

de consomption qui <strong>le</strong> pr<strong>en</strong>ait surtout à la tête. » Meissner, B. u. A., II, p. 200. Pour guérir de ces maladies<br />

qui étai<strong>en</strong>t attribuées à <strong>des</strong> démons, on recourait à la miagie et notamm<strong>en</strong>t aux conjurations. Nous n'avons<br />

pas à nous étonner de ce que <strong>le</strong> nom d'un démon ait été donné à une maladie. Car, <strong>en</strong> Mésopotamie, même<br />

<strong>le</strong>s médecins de profession ont toujours cru que <strong>le</strong>s maladies étai<strong>en</strong>t causées par <strong>le</strong>s démons. Aussi était-il<br />

naturel qu'ils donnass<strong>en</strong>t aux maladies <strong>le</strong>s noms <strong>des</strong> démons, auxquels ils <strong>en</strong> imputai<strong>en</strong>t l'origine. Nous<br />

constatons que <strong>le</strong>s médecins suméri<strong>en</strong>s-akkadi<strong>en</strong>s recourai<strong>en</strong>t, pour guérir <strong>le</strong>urs mala<strong>des</strong>, à la fois aux<br />

médicam<strong>en</strong>ts et aux conjurations. Sur <strong>le</strong> démon Asakku, <strong>le</strong>s maladies qu'il causait et <strong>le</strong>s conjurations<br />

employées pour <strong>le</strong> chasser. Cf. Meissner, B. u. A., II, pp. 51, 200, 209, 212, 215, 218, 221, 225 et 294.<br />

57. Le nom simmum se retrouve dans § 206 (rixe), §§ 215, 218, 219 (médecin avec <strong>le</strong> poinçon de bronze)<br />

§ 221 (fracture d'os ou nerf douloureux) §§ 224, 225 (faite à un animal par vétérinaire). Dans tous ces<br />

textes, simmum signifie plaie ou b<strong>le</strong>ssure. Ici, comme il s'agit d'une maladie, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de plaie convi<strong>en</strong>t mieux.<br />

Il y a gradation asc<strong>en</strong>dante dans <strong>le</strong> trip<strong>le</strong> mal que H adjure Ninkarrak d'<strong>en</strong>voyer à son <strong>en</strong>nemi : d'abord<br />

une « souffrance grave » d<strong>en</strong>t l'origine n'est pas déterminée ; <strong>en</strong>suite « une mauvaise maladie », qui précise

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