Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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PH()F>0(1UE 35<br />
59. ayant réduit l'adversaire,<br />
60-63. <strong>le</strong> roi qui, à Ninua (Ninive) dans l'É Mismis a fait bril<strong>le</strong>r <strong>le</strong> nom de<br />
Ninni,<br />
Ninlil, qui devint l'istar assyri<strong>en</strong>ne, mais il s'empara de son temp<strong>le</strong> l'E Sarra « maison de la toute-puissance »<br />
et de son sanctuaire «<br />
l'E-xursag-gal-lcurlcurra maison de la grande montagne <strong>des</strong> ». pays Or ce sanctuaire<br />
correspond à la montagne de l'<strong>en</strong>fer où Ea, Sin, Samas, Nabu, Adad, Ninurta et <strong>le</strong>urs gran<strong>des</strong> épouses<br />
ont été <strong>en</strong>fantés légitimem<strong>en</strong>t. Le dieu national <strong>des</strong> Assyri<strong>en</strong>s est avant tout <strong>le</strong> seigneur de la guerre, celui<br />
qui conduit <strong>le</strong>s si<strong>en</strong>s à la victoire. Son épouse l'Istar assyri<strong>en</strong>ne est el<strong>le</strong> aussi la déesse <strong>des</strong> batail<strong>le</strong>s. Le<br />
symbo<strong>le</strong> d'Assur était soit un bonnet à cornes, soit plus souv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> disque solaire ailé ayant <strong>en</strong> son milieu<br />
<strong>le</strong> dieu tirant son arc. Son animal était la plupart du temps de nature composite et fantastique.<br />
Les rois d'Assyrie honorèr<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur dieu national. La plupart d'<strong>en</strong>tre eux prir<strong>en</strong>t <strong>le</strong> titre<br />
de « prêtre d'Assur ». Dans ces époques reculées, il n'y avait pas de différ<strong>en</strong>ces profon<strong>des</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s emplois<br />
civils et sacerdotaux. En tout cas <strong>le</strong>s rois d'Assyrie étai<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>us de participer <strong>en</strong> personne à certains rites,<br />
à différ<strong>en</strong>tes fêtes. Ils favorisèr<strong>en</strong>t toujours <strong>le</strong> sacerdoce et y introduisir<strong>en</strong>t <strong>des</strong> membres de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.<br />
Pour obt<strong>en</strong>ir plus sûrem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> succès de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>treprises et surtout de <strong>le</strong>urs campagnes militaires, <strong>le</strong>s rois<br />
d'Assyrie s'adress<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur dieu national. Ils lui attribu<strong>en</strong>t aussi <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>fait de la victoire. Ainsi, c'est<br />
« sous la protection du dieu Assur, son maître, que Téglath-Phalasar I (vers 1115-1093) vainquit <strong>le</strong>s Ahlamû-<br />
Aramé<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>nemis du dieu Assur. De même Salmanasar attribua sa victoire contre la conjuration aramé<strong>en</strong>ne<br />
à Qarqar, près de l'Oronte, aux dieux Assur et Nergal... Enfin <strong>le</strong>s souverains assyri<strong>en</strong>s <strong>en</strong>voyai<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur dieu<br />
national dans son temp<strong>le</strong> l'E Sarra <strong>des</strong> relations détaillées de <strong>le</strong>urs exploits militaires. Comme <strong>le</strong> remarque<br />
Meissner, ces <strong>le</strong>ttres étai<strong>en</strong>t écrites sous forme poétique et étai<strong>en</strong>t fort libres au p. d. v. de l'exactitude :<br />
el<strong>le</strong>s avai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> g<strong>en</strong>re panégyrique, voir la longue relation (425 lignes) faite par Sargon II au dieu Assur<br />
de ses campagnes à Urmiah et au lac de Van, dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il ne passa ri<strong>en</strong> d'important. Cf. Meissner,<br />
Bab. II. Assyr., II, p. 369.<br />
Si <strong>le</strong> dieu Assur fut grandem<strong>en</strong>t honoré dans son pays, il fut méconnu systématiquem<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>s<br />
autres peup<strong>le</strong>s et surtout par <strong>le</strong>s Babyloni<strong>en</strong>s. Ainsi il n'est pas m<strong>en</strong>tionné dans <strong>le</strong>s listes indiquant la par<strong>en</strong>té<br />
et la subordination <strong>des</strong> dieux <strong>en</strong>tre eux. Les originaux de ces docum<strong>en</strong>ts remont<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet gi la III« dynastie<br />
d'Ur (vers 2294), c'est-à-dire à une époque où l'Assyrie n'était pas <strong>en</strong>core dev<strong>en</strong>ue un empire célèbre;<br />
mais on aurait pu introduire <strong>le</strong> dieu Assur dans <strong>le</strong>s copies beaucoup plus tardives que nous possédons.<br />
En tout cas, il est remarquab<strong>le</strong> qu'Assur et tous <strong>le</strong>s dieux spécifiquem<strong>en</strong>t assyri<strong>en</strong>s ai<strong>en</strong>t été exclus systématiquem<strong>en</strong>t<br />
de toutes <strong>le</strong>s listes olficiel<strong>le</strong>s de divinités ayant été rédigées <strong>en</strong> Babylonie, à toutes <strong>le</strong>s époques.<br />
Cf. Meissner, Babyloni<strong>en</strong> iind Assyri<strong>en</strong>, II, pp. 2, 3, 8, 59, 40, 46, 53, 60, 99, 111, 119, 125, 159, 171, 175, 182, 369.<br />
59. D'après <strong>le</strong> contexte, Hammourabi dit ici qu'il a soumis <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s.<br />
60-63. Ni-nu-a, c'est-à-dire « vil<strong>le</strong> de la déesse Ninni » correspond à la célèbre Ninive.<br />
Cette vil<strong>le</strong> est très anci<strong>en</strong>ne. Mais son antiquité est moindre que cel<strong>le</strong> d'Assur. En tout cas, dans <strong>le</strong>s<br />
docum<strong>en</strong>ts qui nous sont parv<strong>en</strong>us, el<strong>le</strong> est m<strong>en</strong>tionnée iti<strong>en</strong> après Assur. Scheil, dans sa traduction du code,<br />
voyait dans ce texte la première m<strong>en</strong>tion de Ninive (1902). Pourtant nous savons que l'Assyrie et Assur<br />
intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus tôt dans l'histoire. Ainsi un texte trouvé par <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s al<strong>le</strong>man<strong>des</strong> à Qala'at<br />
Shergat, l'anci<strong>en</strong>ne Assur, m<strong>en</strong>tionne l'Assyrie et sa capita<strong>le</strong> Assur, au temps de Pur-Sin (2230-2222).<br />
D'après ce docum<strong>en</strong>t, Zariqum, préfet d'Assur, aurait bâti un temp<strong>le</strong> à la déesse Belat-ékallim, pour Pur-Sin,<br />
roi d'Ur et <strong>des</strong> quatre régions, dont il se dit <strong>le</strong> serviteur (cité par Dhorme, Bev. Bib., 1928, p. 373 cVaprès<br />
Keilschrifl<strong>le</strong>x<strong>le</strong> ans Assur, hisl. Inhalt II, n. 2). Uusama qui r<strong>en</strong>dit l'Assyrie indép<strong>en</strong>dante (v. 2056-2040)<br />
par<strong>le</strong> de la vil<strong>le</strong> d'Assur et point de Ninive.<br />
Or il est remarquab<strong>le</strong> que la tab<strong>le</strong> ethnographique nous prés<strong>en</strong>te Ninive comme bâtie par Assour,<br />
<strong>des</strong>c<strong>en</strong>dant de Sem, G<strong>en</strong>. X, 11, 22. Ainsi <strong>le</strong> livre bibhque attesterait lui aussi la postériorité de Ninive<br />
par rapport à Assur.<br />
Après ces textes d'époque reculée, c'est beaucoup plus tard que Ninive est m<strong>en</strong>tionnée. Tuschratta,<br />
roi de Mitani, (vers 1400) possédait la plus grande partie de ce qui fut plus tard l'Assyrie, avec Ninive.<br />
11 <strong>en</strong>voya la statue d'Istar de Ninive à son beau-frère Aménophis III comme moy<strong>en</strong> de salut. Assur-uballit<br />
(v. 1390) é<strong>le</strong>va de nouveau la puissance <strong>des</strong> Assyri<strong>en</strong>s il<br />
; rejeta <strong>le</strong>s Mitanites de Ninive et s'appropria une<br />
grande partie de l'empire mitanite. Meissner p<strong>en</strong>se que Ninive devînt capita<strong>le</strong> sous Tukulti-Ninurta II<br />
(S89-884) et sous Assur-nasir-apal "(885-859). Mais ce dernier établit <strong>en</strong>suite la résid<strong>en</strong>ce roya<strong>le</strong> à Kalah,<br />
où il se bâtit un palais. Les successeurs de ce roi dur<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>ir à Ninive. Sargon II (721-705) se bâtit une<br />
résid<strong>en</strong>ce roya<strong>le</strong> éclatante, Dur-Sarrukin, aujourd'hui Korsabad, aux <strong>en</strong>virons de Ninive. Mais cette<br />
éphémère fondation tomba bi<strong>en</strong>tôt. Sénachérib (705-681) voulut substituer Ninive à Babylone aux points<br />
de vue du commerce et de la civilisation. Assurbanipal (668-627) avait donné au nom d' Assour un prestige<br />
mondial : <strong>en</strong> y fondant sa bibliothèque, il avait fait de Ninive la reine <strong>des</strong> sci<strong>en</strong>ces, <strong>des</strong> arts et de la civilisation.<br />
Au temps de Jonas, on l'appellait couramm<strong>en</strong>t « la grande vil<strong>le</strong> » à cause de l'espace qu'el<strong>le</strong> occupait et<br />
cju'on ne parcourait qu'<strong>en</strong> trois jours. Jon.' 12, III 3.<br />
Un texte du British Muséum B. M. 31. 901 édité et traduit par M. Gadd, donne <strong>des</strong> précisions historiques<br />
sur la date et <strong>le</strong>s circonstances de la chute de Ninive. Ce docum<strong>en</strong>t, est une chronique babyloni<strong>en</strong>ne relatant<br />
avec <strong>des</strong> allures de communiqué olliciel, <strong>le</strong>s faits importants de l'an 10 de Nabopolasar jusqu'à la 17« année<br />
de ce roi de Babylone, c'est-à-dire de l'an 616 à 609 av. J.-C. C'est précisém<strong>en</strong>t l'époque où se livre la lutte<br />
Jina<strong>le</strong> pour la prédominance <strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux grands empires d'Assyrie et de Babylonie. En 615<br />
l'armée babyloni<strong>en</strong>ne, commandée par son roi Nabu-apal-usur, (Nabopolasar) (025-605) assiège Assur<br />
mais est repoussée par <strong>le</strong> roi Sin-Sharra-is<strong>ko</strong>un (020-612). En 6i4, <strong>le</strong>s Mè<strong>des</strong>, conduits par Cyaxare, s'alli<strong>en</strong>t<br />
aux Babyloni<strong>en</strong>s et pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t Assur. La chute de Ninive eut lieu <strong>en</strong> 612 sous l'effort combiné <strong>des</strong> Babyloni<strong>en</strong>s<br />
et <strong>des</strong> Mè<strong>des</strong>. Le roi d'Assyrie Sin-Sharra-is<strong>ko</strong>un se brû<strong>le</strong> lui-même pour ne pas tomber vivant aux mains,<br />
de ses adversaires. Assur-uballit lui succède et se réfugie à Harran. Malgré <strong>le</strong> secours <strong>des</strong> Égypti<strong>en</strong>s, Harran