II

L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 9S
III
J'ai précédemment indiqué dans quelle large mesure
l'augmentation de la population ovine en Algérie dépen
dait de l'administration et des mesures que celle-ci sau
rait prendre.
En ce qui concerne l'amélioration proprement dite du
troupeau algérien, il est loin d'en être ainsi. Si éclairée
qu'on la suppose, l'action administrative ne peut, à ce
point de vue, remplacer l'initiative privée. Les essais
que l'administration a faits en ce sens n'ont servi qu'à
démontrer la stérilité de ses efforts.
Si les colons français étaient éleveurs,
on concevrait
très bien que l'administration intervint, comme elle in
tervient en France, en mettant à la disposition des inté
ressés des étalons choisis. Mais, jusqu'à présentdu moins,
le colon français ne s'est point adonné à l'élevage, sur
tout à l'élevage du mouton. Ce sont presque exclusive
ment les indigènes qui sont éleveurs. J'ajoute, d'ailleurs,
qu'on ne peutguère concevoirla substitution de l'élément
français à l'élément indigène,
quand on envisage les
conditions dans lesquelles l'élevage du mouton se pra
tique en Algérie. La rude vie des pasteurs nomades est
de celles qu'on ne supporte plus dès qu'on en a connu,
dès qu'on en conçoit d'autres.
En veut-on une preuve ? Le fonctionnement de la ber
gerie nationale de Moudjebeur la fournit significative.
On a pensé,
et l'idée pouvait a priori paraître excel
lente, qu'il serait utile, pour l'amélioration des races ovi
nes en Algérie,
d'initier les pasjeurs indigènes aux