II

134 LA RÉORGANISATION DES « DJEMAA
l'annexion d'agglomérations indigènes nombreuses et
importantes? L'étonnement est bien légitime,
car il pro
cède de l'ignorance des errements déplorables dans
lesquels s'est trop longtemps complu la haute adminis
tration algérienne.
Le nombre des communes de plein exercice est aujour
d'hui considérable en Algérie. Dans ces vingt-cinq
dernières années surtout, il s'est singulièrement accru.
Or, il est incontestable qu'on s'est trop hâté de mar
cher dans cette voie. Trop souvent, en effet, on a érigé, en
communes de plein exercice, des centres européens dont
l'importance et les ressources étaient loin de correspon
dre aux nécessités de la vie communale. Incapables de
subvenir par eux-mêmes à leurs propres dépenses, ils
eussent été sans doute condamnés à végéter misérable
ment,
sans un procédé commode auquel l'administra
tion s'est trop aisément résignée. Ce procédé a consisté
à rattacher au centre européen, qu'on voulait ériger en
commune de plein exercice, un certain nombre de douars
qu'on détachait dans ce but des communes mixtes ou
indigènes auxquelles i
appartenaient. La commune nou
velle se trouvait ainsi constituée par un groupe, souvent
fort minime, d'Européens et une population indigène
beaucoup plus considérable. Du même coup,
nait ainsi satisfaction aux ambitions locales,
rait l'existence de la nouvelle commune.
on don
et on assu
La principale ressource des communes algériennes
consiste en effet dans la part qui leur est attribuée sur
les produits de l'octroi de mer, c'est-à-dire d'un impôt
de consommation perçu par l'administration des doua
nes sur la presque totalité des marchandises qui entrent