II

4 REFORME DES OFFICES MINISTÉRIELS ALGÉRIENS
d'ailleurs très légitimes,
qui ne peuvent trouver leur
place dans les statistiques officielles. Je veux parler des
émoluments,
parfois considérables, que procurent aux
officiers ministériels les nombreuses affaires que la con
fiance de leurs clients les appelle à régler, en dehors des
cas où leur ministère s'impose. On ne saurait donc ac
cepter que comme un minimum les indications de la
statistique dressée par les soins du procureur général
d'Alger.
En présence de constatations semblables, n'est-on pas
fondé à croire que le système qui préside actuellement
à la nomination des officiers ministériels algériens leur
assure, sans raison suffisante, des bénéfices exagérés ?
Certes,
si des avantages sérieux venaient effacer ou même
atténuer la portée de ce grief,
on pourrait aisément l'ou
blier. Mais, plus on examine le système actuel, plus on
se convainc qu'aucun avantage appréciable n'en com
pense les inconvénients. Quand on sait les convoitises
qui s'agitent en France autour de la plus modeste des
fonctions,
on ne peut s'étonner des ambitions que susci
tent les riches dotions dont j'ai parlé. Avant tout, il
faut mettre en jeu des influences, s'assurer des protec
teurs. Ceux-ci sont désignés d'avance. Sénateurs et dé
putés sont assaillis de demandes. Faut-il leur faire un
crime de se préoccuper avant tout du dévouement élec
toral qu'il s'agit de récompenser ou dont il faut s'assu
rer le gage ? D'autre part, peut-on raisonnablement re
procher aux canditats de s'inféoder aux protecteurs
dont ils croient l'influence prépondérante ? Je n'insiste
pafc. Le système seul mérite toutes les critiques.
Après cela, faut-il ajouter que, dans le système actuel,