II

LES MOUTONS ALGÉRIENS ET LA CLAVELÉE 125
pour faire claveliser leurs troupeaux. Ils ne le feront
guère qu'après avoir longuement constaté que, sur les
marchés, les moutons clavelisés sont payés plus cher
que les autres ; les enseignements des marchés sont,
en effet, les seuls dont jusqu'ici les indigènes aient
profité volontiers. Mais il n'est pas impossible d'envisa
ger le jour où ces enseignements auront produit leurs
fruits ; il n'est pas impossible surtout de songer que
des colons français peuvent se substituer aux indigènes,
non point comme éleveurs sans doute,
mais comme ex
portateurs. Alors, apuré et assaini, le courant d'expor
tation reprendra plus vigoureux et plus fort, sans avoir à
compter désormais avec les obstacles qui menacent ac
tuellement de l'arrêter.