II

100 L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE
les soins et la stabulation nécessaires à l'élaboration de
la viande et à l'engraissement du mouton.
Cette participation du colon français à l'élevage sup
poserait uniquement, de sa part, l'installation de gran
des bergeries qu'il peuplerait de moutons et d'agneaux
achetés aux indigènes. Placées aux limites de la coloni
sation, sur la ligne au nord de laquelle le nomade ne
peut songer à pousser librement son troupeau, ces ber
geries fonctionneraient comme de vastes réservoirs que
viendraient alimenter les éleveurs indigènes. C'est de
là que, suivant les besoins du marché, partirait, singu
lièrement amélioré du reste, le courant d'exportation,
destiné à la France ou à l'étranger (1).
Dans ces conditions, les résultats de l'élevage du
mouton, en Algérie,
ne dépendraient plus que de l'or
ganisation et du perfectionnement des moyens de trans
port mis à la disposition des colons.
IV
I
Dès maintenant, les résultats de l'élevage du mouton
en Algérie dépendent, dans une très large mesure, du
développement et du perfectionnement des moyens de
transport permettant l'exportation des troupeaux. Le
cheminement des moutons, dans les régions colonisées
du Tell, se complique actuellement de difficultés si gran
des qu'on ne peut encore songer à un accroissement no-
(1) Quelques villages heureusement placés, dont les habitants ont
été amenés, à raison de leur situation même, à se livrer à ce genre de
commerce, jouissent déjà d'une incontestable prospérité. C'est, par
exemple, dans le département d'Alger, le cas du village de
Vialar.'