II

tion,
L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGENES EN ALGERIE 247
on lui donnait sa nourriture ordinaire : de la ga
lette, du lait, de la viande bouillie. On lui permettait de
prier à ses heures, de se livrer,
comme bon lui sem
blait, à toutes les pratiques de son culte. Bien mieux,
on le laissait toujours libre de reprendre le chemin de
sa tribu, de revenir ensuite, sans aucune de ces forma
lités qui compliquent l'entrée ou la sortie des malades
dans nos hôpitaux. Jamais on ne lui parlait de ces opé
rations chirurgicales qui font horreur aux musulmans.
S'il venait à mourir, il était assuré d'une inhumation
conforme à toutes les prescriptions de son culte. Rien,
«n somme, ne lui permettait de se croire dans un mi
lieu hostile à ses croyances, ou même étranger à ses
habitudes.
Le succès d'une hospitalisation ainsi pratiquée et com
prise ne tarda pas à s'affirmer. L'hôpital était ouvert de
puis moins d'un an que déjà les indigènes venaient en
foule y solliciter leur admission. L'expérience était
concluante, et si, pendant près de vingt ans,
restée isolée,
elle est
c'est que d'autres soins absorbaient les
préoccupations de la haute administration algérienne.
Quand,
pour répondre au programme que lui avait
donné le président Carnot, M. Cambon se préoccupa, de
doter les indigènes d'un régime hospitalier approprié à
leurs besoins, il fut nécessairement amené à rechercher
ce qui avait été déjà fait en ce sens. Une visite à l'hôpital
de Saint-Cyprien-des-Attafs suffit à lui montrer la voie
dans laquelle il devait s'engager pour que les résultats
correspondissent aux efforts qu'il se proposait de tenter.
De là l'œuvre des hôpitaux indigènes.
J'ai signalé les créations déjà faites, celles qui sont