II

DROITS DE QUAI ET DE STATISTIQUE 153
laisser se prolonger la situation actuelle. Les statisti
ques douanières, afférentes au premier trimestre de 1896,
établissent que, durant cette période, le nombre des na
vires étrangers ayant fait escale à Alger est de 103. Pen
dant la période correspondante de 1895,
ce nombre avait
été de 121. Si l'on compare ces deux chiffres, on constate
que, durant le premier trimestre de son application, le
nouveau régime a fait diminuer de près d'un cinquième
les relations d'Alger avec l'étranger. Et ce n'est là qu'un
commencement. Jusqu'à ce jour, en effet,
on a pu pré
senter le nouveau régime comme purement provisoire.
C'était, pouvait-on dire, le résultat d'une erreur législa
tive qui serait promptement réparée. Dans l'espoir d'une
prompte réforme, bien des compagnies de navigation
n'ont pas cru devoir immédiatement modifier leurs iti
néraires. D'autres sont encore retenues à Alger par la
nécessité d'assurer l'exécution de marchés antérieure
ment conclus. Mais ce sont là des raisons purement tran
sitoires. Le jour où elles n'existeront plus, la décadence
ne manquera pas de s'accentuer,
rapide autant qu'irré
médiable. Toute temporisation, tout retard serait donc
profondément regrettable. M. Doumer avait, paraît-il,
promis aux délégués du commerce algérien de présenter
aux Chambres un projet de loi revenant,
cerne le port d'Alger,
en ce qui con
sur les innovations de la dernière
loi de finances. Espérons que son successeur ne se désin
téressera point de la question et saura la faire résoudre,
avant que le port d'Alger ait été pour jamais déserté par
bien des navires qui l'animent encore aujourd'hui (1).
(I)
Cette loi spéciale que les commerçants du port d'Algerattendaient
avec anxiété n'est point intervenue. Mais, le 23 décembre 1897,
a été