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244 L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGÈNES EN ALGÉRIE
Ce sont, par exemple, deux femmes, qui, un matin, insis
tent pour la voir. Elle demande la raison de leur insis
tance. < On nous a dit, lui répond l'une d'elles,
que tu
avais regardé des femmes qui souffraient, elles n'ont plus
souffert dans la suite. »
Un autre fait du même genre m'était, il y a quelques
jours,
cité par un officier"
qui a longtemps appartenu à
l'administration des bureaux arabes. Dans un de ses
postes,
militaire,
cet officier s'était rencontré avec un médecin
des maux d'yeux,
liste distingué,
qui s'était spécialement attaché au traitement
si fréquents chez les indigènes. Ocu
celui-ci avait notamment opéré avec
succès un certain nombre de taies et de cataractes. Il
exerçait depuis moins de deux mois que, de toutes les
régions de l'Algérie, lui arrivaient des malades, *avides
de consulter le célèbre toubib roumi. On les eût fort sur
pris sans doute, en leur disant qu'il n'y avait rien de
surnaturel dans les guérisons qu'il opérait.
Faut-il d'ailleurs s'étonner du crédit dont nos méde
cins jouissent auprès des indigènes ? La médecine de
leurs guérisseurs hal^tuels est si grossière et si primitive.
Exercée le plus souvent par des marabouts, elle n'est
guère aux mains de ceux-ci qu'un prétexte de plus pour
exploiter la crédulité et l'ignorance de leurs congénè
res. La préparation de quelques simples, dans les cas
graves, un verset du Coran écrit par un taleb sur un
carré de papier, dont ont frictionne le malade, ou qu'on
suspend à son cou, c'est à peu près à cela que se borne
l'intervention des dévots guérisseurs. Ils y joignent par
fois des pratiques que ne renieraient point les sorciers