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114 LA RÉFORME DES CONSISTOIRES ALGÉRIENS
glent-ils pas, comme ils l'entendent, le tarif de leurs
pompes funèbre ? Dire qu'il s'agit là de contributions.
purement volontaires, ce serait supposer que les
croyances religieuses laissent entière la liberté de leurs
adeptes. ^
Grâce à toutes les perceptions plus ou moins illéga
les dont ils alimentent leurs caisses, les consistoires
algériens disposent de ressources considérables. Quant
à l'emploi donné à celles-ci, l'élasticité de l'énumération
contenue dans l'ordonnance du 9 novembre 1845 per
met de faire figurer dans les dépenses les imputations
les plus étrangères à la mission légale des consistoires.
Et qu'on ne parle pas du contrôle réservé à l'admi
nistration sur les opérations financières de ceux-ci. En
réalité, ce contrôle fait absolument défaut. Sans doute,
l'article 21 de leur loi organique oblige bien les consis
toires à communiquer à l'Administration préfectorale
les états de leurs dépenses et de leurs recettes, toutes
les fois que cette Administration croira devoir en exiger
la production. Mais ce contrôle, purement éventuel, l'Ad
ministration préfectorale ne le réclame jamais. A quoi
bon, du reste, le ferait-elle,
puisqu'aucun texte ne lui
donne le droit de redresser la comptabilité qui lui serait
soumise ?
L'indépendance, dont en fait ils jouissaient,
ne pou
vait qu'amener les consistoires à oublier leur mission,
légale et à étendre leur action à des objets évidemment
étrangers à leurs attributions régulières.
A maintes reprises, leur intervention à peine voilée
dans les luttes électorales de la colonie a soulevé de
violentes protestations au sein des assemblées départe-