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124 LES MOUTONS ALGÉRIENS ET LA CLAVELÉE
ment d'animaux claveleux, mais encore d'animaux em
portant avec eux les germes de la contagion.
L'événement a malheureusement trompé les espé
rances qu'on avait pu fonder sur l'exécution rigoureuse
des mesures prescrites par l'arrêté du 5 mai 1895.
C'est donc à la clavelisation, et à la clavelisation seule,
que les exportateurs algériens doivent demander la sup
pression des éventualités redoutables dont les menacent
les autorités métropolitaines. Je ne doute pas que, dans
cette voie, ils ne soient puissamment encouragés et sou
tenus par l'administration algérienne (1). Assurément, le
courant d'exportation pourra, pendant quelque temps,
refluer vers sa source et causer ainsi de regrettables
préjudices. La tâche qui s'impose, pour l'assainir, n'est
pas l'œuvre d'un jour. Elle se complique de difficultés,
tenant non seulement à la dissémination des troupeaux
algériens, mais encore et surtout au manque d'initiative,
à l'incurie et à l'imprévoyance des indigènes. Ceux-ci
sont, actuellement, les détenteursà peu près exclusifs des
troupeaux destinés à l'exportation. Or, ce n'est pas
facilement qu'ils sAésoudront à déplacer un praticien
(1) Depuis la rédaction de cet article, l'arrêté du 5 mai 1895 a été
abrogé et remplacé par un nouvel arrêté en date du 28 avril 1898.
Ce dernier prescrit une double série de mesures destinées à prévenir
les risques d'importation en France de moutons atteints de clavelée.
Il maintient pour tous les moutons, destinés à l'exportation, la néces
sité de la double visite sanitaire qu'imposait déjà l'arrêté du 3 mai
1895. En outre, et c'est sur ce point qu'il complète heureusement les
dispositions de l'arrêté qu'il remplace il rend la clavelisation obligatoire
pour tous les troupeaux destinés à l'exportation dans lesquels des cas
de clavelée seront signalés lors de la première visite sanitaire que
ces troupeaux doivent subir avant de pouvoir être dirigés sur un
port d'embarquement.