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252 L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGÈNES EN ALGÉRIE<br />

née passée à Aris, témoin de deux faits qui attestent l'é<br />

loquence avec laquelle les malades hospitalisés doivent<br />

vanter les mérites de notre thérapeutique. C'est d'abord,<br />

le matin, un jeune indigène que je vois arriver, escor<br />

tant une vieille femme montée sur un mulet : c'est sa<br />

mère qu'il amène à l'hôpital. Il en est lui-même sorti,<br />

peu de jours auparavant, après un traitement spécifique<br />

qui l'a délivré d'horribles accidents. L'ardente recon<br />

naissance dont ses traits sont empreints, lorsqu'il baise<br />

avec effusion les mains des religieuses qui l'ont soigné,<br />

la conviction qui l'anime, lorsqu'il demande poursamère<br />

la guérison qu'il a lui-même obtenue, trahissent mani<br />

festement le zèle d'apôtre avec lequel il a dû vanter<br />

l'excellence des soins dont il a profité.<br />

Peu après, tandis que, devant l'hôpital, je fais le£<br />

cent pas en devisant avec le médecin, un homme, jeune<br />

encore, se présente à nous,<br />

et demande à se faire exa<br />

miner la gorge. Celle-ci n'est plus qu'une plaie hideuse.<br />

« Entre à l'hôpital, lui dit le docteur, et, dans quinze<br />

jours, je te renverrai guéri „. Mais le malade hésite ; il<br />

préfère se soigner c^ez lui avec les médicaments qu'on<br />

lui donnera. Évidemment, dans son esprit, la répu<br />

gnance à accepter une hospitalisation dont il s'imagine<br />

mal les conditions, l'emporte sur le désir et l'espoir de<br />

guérir son mal. « A ton aise », lui dit le médecin qui<br />

s'éloigne pour lui préparer une ordonnance. Moins d'un<br />

quart d'heure après, le malade revient demander l'hos<br />

pitalisation tout d'abord refusée. C'est que, entre temps,<br />

il alié conversation avec quelques malades qui, devant<br />

l'hôpital, se chauffaient au soleil. Ce qu'ils lui ont dit,<br />

on le devine, puisque rien ne subsiste plus de ses repu-

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