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131 LA REORGANISATION DES « DJEMAA
gène de plusieurs milliers d'individus est loin d'être
aussi simple que l'administration d'une population
européenne de quelques centaines d'âmes. Dans les
communes mixtes et les communes indigènes, elle
suffit à absorber toute l'activité de fonctionnaires dont
on ne peut méconnaître le zèle et les aptitudes spé
ciales. En admettant que les maires apportent à l'admi-
nistrationdes indigènesde leurcommuneun dévouement
égal, il parait bien évident qu'ils n'y peuvent pas tou
jours apporter une compétence comparable. De plus,
ils n'ont qu'un temps limité à lui consacrer. Qu'ils soient
commerçants, industriels ou colons, ils ontleurs occupa
tions personnelles. On ne saurait donc leur faire un re
proche de ne point consacrer au service des intérêts
publics un temps qu'absorbe souvent le soin de leurs
propres intérêts. De là,
cette constatation qu'a dû faire
la haute administration algérienne : c'est que, dans
nombre de communes de plein exercice, les popula
tions indigènes restaient livrées à elles-mêmes sans
aucune administration. De ce chef, elle a dû déjà s'ap
pliquer à remédier à^m état de choses dont les incon
vénients et les dangers s'accroissaient tous les jours (1).
Mais ce n'est pas seulement au point de vue de l'ad
ministration générale du pays que s'est révélé déplora
ble le rattachement d'agglomérations indigènes à des
communes de plein exercice, c'est également en ce qui
concerne la protection et la défense des intérêts et des
droits des populations indigènes qui en ont été l'objet.
(1)
C'est ainsi que l'administration supérieure a dû créer un ser
vice de sûreté spécialement chargé de la police et de la sécurité dans les-
agglomérations indigènes rattachées aux communes de plein exercice.