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LA QUESTION DES PHOSPHATES ALGÉRIENS 65
écrivit en Angleterre et envoya des échantillons : il y fit
même plusieurs voyages et ne tarda pas à réunir les ca
pitaux nécessaires à une vaste exploitation. Pendant ce
temps, le conducteur faisait demander à la commune
mixte de Morsott, dans les communaux de laquelle se
trouvait le gisement qu'il avait relevé, la concession du
droit d'exploiter ce gisement. La commission munici
pale (1)
de Morsott accorda cette concession pour une
durée de dix-huit ans, en fixant à 25 centimes par tonne
la redevance que devrait payer le concessionnaire. Dès
que l'approbation préfectorale eut rendu cette conces
sion définitive,
M. Crookslone,
elle fut cédée par le concessionnaire à
moyennant une redevance calculée d'a
près un tarif décroissant de 2 fr. 50 à 0 fr. 50 la. tonne,
mais avec la clause que le concessionnaire s'engageait à
exploiter un minimum de 10.000 tonnes par an. On est
aujourd'hui déjà bien loin de ce minimum : on prétend
en effet que, cette année, l'extraction dépassera 500.000
tonnes. Or, avec les cours actuels des phosphates, c'est,
pour l'exploitant,
un bénéfice net de 15 à 20 francs par
tonne. En admettant même quelque exagération dans
les chiffres ci-dessus, il y a là une entreprise industrielle
de premier ordre,
dout les résultats peuvent être mis
en balance avec ceux des plus riches mines d'or du
Transvaal.
sion,
J'ai insisté sur les détails de cette première conces
car ils expliquent facilement les ardentes convoi-
(1) Dans les communes mixtes, la commission municipale est appe
lée à exercer les attributions du conseil municipal. Présidée par
l'ad"
ministrateur, elle est composée de colons et d'indigènes désignés
par l'administration.
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