II

L'ELEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 99
bien supérieurs à ceux des indigènes. L'établissement
d'abris hibernaux, l'engrangement de fourrages ren
draient inutiles l'émigration vers le Sud et la vie no
made qu'elle impose. Mais alors on perdrait l'utilisation
de tous les succulents pâturages du Sahara, dans les
quels on ne peut songer à refouler les indigènes,
en leur
fermant accès des hauts plateaux réservés désormais aux
éleveurs français. L'utilisation des pâturages sahariens
n'est possible que l'hiver ; elle suppose donc la trans
humance des troupeaux et, partant, impose nécessaire
ment l'existence nomade qui est celle des pasteurs arabes.
Seule, celle-ci permet l'utilisation de tous les pâturages;
seule, par suite, elle ouvre à l'élevage du mouton en
Algérie toute l'extension dont cet élevage y est suscep
tible. Constater que le Français ne saurait se faire à la
rude existence de pasteur nomade, c'est constater qu'il
doit laissera l'indigène le soin d'être éleveur.
Que lui reste-t-il donc ? Un rôle plus modeste sans
doute,
mais assez lucratif pour séduire bien des initia
tives, le rôle d'intermédiaire entre l'éleveur indigène et
les besoins de l'exportation.
L'élevage du mouton en Algérie est une entreprise
assez vaste pour qu y intervienne le principe de la divi
sion du travail, assignant à l'indigène,
comme au colon
français, le rôle spécial qui convient le mieux aux qualités
respectives de l'un et de l'autre. A l'indigène,
beur de l'élevage proprement dit,
le rude la
avec les grands par
cours qu'il faut à la brebis et à l'agneau, avec la vie no
made qui, assurant l'utilisation de tous les pâturages,
permet l'accroissement indéfini du troupeau algérien. Au
colon français, la tonte de la laine en même temps que
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