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DROITS DE QUAI ET DE STATISTIQUE 147
laissant ou n'y prenant qu'une portion de leur charge
ment.
Quoi qu'il en soit, ce mouvement de navires est, pour
le port d'Alger, la source d'une incontestable prospé
rité. C'est d'abord parce qu'il alimente le commerce
local. Le commerce du charbonnage notamment qui,
en 1885,
avait vendu aux relâcheurs à peine 8.000
tonnes de combustible, leur en a vendu, en 1894, plus
de 221.000. Aussi s'explique-t-on que,
justement ému
de cette concurrence, Gibraltar se soit préoccupé des
moyens d'attirer et de retenir la foule des relâcheurs
qui l'abandonnaient pour Alger. De là les travaux qui
y ont été récemment entrepris,
en vue d'améliorer le
port et d'y multiplier les avantages offerts aux relâcheurs.
J'ai sous les yeux un intéressant rapport adressé au pré
sident de la chambre de commerce d'Alger. Un notable
commerçant algérien, M. Delacroix, y énumère et y
précise les travaux entrepris à Gibraltar. Leur impor
tance indique tout le prix que ce port attache à la clien
tèle des relâcheurs.
Mais ce n'est pas seulement parce que les navires en
relâche alimentent le commerce local,
qu'il importe de
les attirer dans le port d'Alger ; c'est aussi parce que,
mettant ce port en relation directe avec tous les pays
qu'ils desservent, ils procurent au commerce de l'Algérie
avec l'étranger d'inappréciables facilités. Placé sur les
grandes routes maritimes, reliant l'Adriatique, la mer
Noire, la Syrie, l'Egypte, l'Afrique orientale, les Indes
et l'Extrême-Orient avec l'Angleterre et tout le nord de
l'Europe, le port d'Alger peut être, sans détour, visité
par les innombrables navires qui sillonnent ces gran-