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202 L'ASSISTANCE MEDICALE DES FEMMES INDIGENES
l'emploi etla généralisation des moyens qu'elle propose.
Presque toutes, en effet, aussi bien en Kabylie que dans
l'Aurès,
ont leur source dans l'ignorance et l'incurie des
mères et des matrones qui les assistent. N'est-ce pas
dire tous les résultats qui pourraient être obtenus par
l'intervention d'une sage-femme française,
toutes les ressources d'une pratique éclairée ?
apportant là
Ce n'est pas d'ailleurs l'humanité seulement qui y trou
verait son compte. Quand on connaît la grande influence
que les matrones indigènes exercent actuellement dans
les villages, il est bien permis d'escompter celle que
pourrait y acquérir la sage-femme française,
si surtout
elle connaissait la langue arabe ou le dialecte delà région
à laquelle l'attacheraient ses fonctions. Or, l'influence
de la sage-femme française,
ce serait celle de la France
pénétrant dans le gynécée, c'est-à-dire dans un milieu
qui lui est resté jusqu'ici obstinément fermé. Ainsi que
le fait très bien ressortir Mme Chellier, les femmes in
digènes s'accoutumeraient peu à peu à voir parmi elles
une Française leur témoignant de l'intérêt ; elles l'enten
draient parler de la ^ance, et elles sauraient ainsi que
c'est grâce à cette France que bien des mères auront
échappé à la mort, que plus d'une existence d'enfant
aura été conservée. Elles lui en seraient reconnaissantes,
et lentement nos efforts, aidés du temps, feraient dispa
raître la haine du vainqueur, en même temps que s'in
troduirait la civilisation chez ce peuple, aux mœurs ru
des et sauvages, qui vit en terre française à quelques
heures seulement de la France.
Grâce à l'activité et au dévouement de Mme Chellier,