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LA REORGANISATION DES < DJEMAA » 1J3
Désormais, chaque douar sera pourvu d'une djemaâ,
groupant, sous la présidence du caïd(l), un certain nom
bre de notables, qui prendront en pays arabe le nom de
kebir, et, en pays kabyle, le nom à'arnin. Les conditions
de nomination des kebar et des oumena (2), les attri
butions de la djernaâ, les règles relatives à son fonction
nement, sont précisées de manière à mettre un terme à
toutes les incertitudes antérieures, en même temps qu'à
assurer la vitalité de l'institution.
Voilà donc bien les indigènes dotés d'une véritable
organisation communale qui, sans entraîner aucun rema
niement dans l'organisation administrative actuelle de
l'Algérie,
tient cependant le plus large compte des ha
bitudes, des traditions, des intérêts et des besoins qui ont
amené et expliquent leurs groupements.
Mais, limitée aux communes mixtes et indigènes, une
semblable réforme resterait imcomplète. Toutes les po
pulations indigènes de l'Algérie sont loin d'être exclu
sivement groupées dans ces communes. Il est des ag
glomérations indigènes importantes et nombreuses dont
les territoires se trouvent aujourd'hui compris dans le
périmètre de communes de plein exercice. De prime
abord,
cela peut étonner. Faites pour doter les centres
européens des avantages de la vie communale, les com
munes de plein exercice semblent ne devoir grouper que
des populations européennes. Comment y comprendre
(1)
A la tête de chaque douar, est placé un adjoint indigène ou
caïd qui, sous les ordres des administrateurs ou des officiers de bu
reau arabe, est chargé, dans son douar, de seconder et d'assurer l'ac
tion des autorités françaises.
(i)
Ce sont là les pluriels de kebir et A'amin.