II

212 LA PROROGATION DES POUVOIRS DISCIPLINAIRES
pouvoirs dont le gouvernement sollicitait le renouvelle
ment pour sept années. En 1890, le débat fut repris.
Comme en 1888, le gouvernement demandait une proro
gation de sept années. La Chambre des députés adopta
sans résistance le projet du gouvernement. Mais, porté
au Sénat, ce projet rencontra une opposition plus vive
y
encore qu en 1888. Il fut néanmoins voté le 16 juin, mais
avec certaines modifications que la Chambre ratifia le 24
juin,
biennale,
la veille même du jour où expirait la prorogation
concédée par la loi du 25 juin 1888. Consentie
pour sept ans à compter du 25 juin 1890, la proro
gation des pouvoirs disciplinaires expire donc le 25
juin 1897.
Sera-t-elle renouvelée ?
Cela est probable. Ce qui est plus certain,
c'est que
les adversaires des pouvoirs disciplinaires n'ont point
désarmé,
et qu'ils ne manqueront pas de reproduire
contre eux les arguments vainement invoqués en 1888
et en 1890. Il semble que, dès maintenant, on se soit
préoccupé de préparer, dans l'opinion publique, un cou
rant nettement hostile Btoute prorogation nouvelle.
Évidemment,
ce n'est point en Algérie que ce courant
pourra se former. Personne ne songe à y trouver exces
sifs les pouvoirs dont sont armés les administrateurs.
Mais, en France, on est loin d'avoir, d'une façon géné
rale, une notion très nette de ce que sont les milieux in
digènes,
et du rôle confié aux administrateurs. Ils ne
sont pas rares ceux qui, trompés par l'analogie des mots,
songent à voir dans la commune mixte un organisme
comparable à la commune française. Plus nombreux
peut-être sont ceux qui pensent que, si les indigènes algé-