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118 LES MOUTONS ALGÉRIENS ET LA CLAVELEE
analogues ont été transmis notamment par le service d'ins
pection des abattoirs de Bourges et d'Orléans.
Par bienveillance pour l'Algérie,
le ministre de l'a
griculture avait cru pouvoir s'en tenir, jusqu'à ce jour,
à de simples avertissements. Mais,
en présence de tous
les faits qu'on lui signalait, il devait nécessairement se
préoccuper du danger auquel les troupeaux métropoli
tains se trouvaient ainsi exposés. Aussi vient-il d'inviter
les vétérinaires inspecteurs à faire abattre immédiate
ment tous les moutons des chargements dans lesquels
on constaterait des cas de clavelée à l'arrivée en France
Les bêtes reconnues claveleuses devront être, comme
par le passé,
sacrifiées sur quai et livrées à l'équarris-
sage. Quant aux autres moutons du chargement, ils de
vront être dirigés sans délai, avec les précautions néces
saires, soit sur l'abattoir du port de débarquement,
soit, si l'exportateur en fait la demande,
sur le sanato
rium des abattoirs de la Villette ou sur l'un des autres
-abattoirs de grandes villes. En cas d'envoi à d'autres
abattoirs que celui du port de débarquement, l'expédi
tion devra se faire e^
vagons plombés.
Il faut reconnaître que les mesures prescrites par le
ministre de l'agriculture sont de nature à mettre les trou
peaux de la métropole à l'abri de toute contamination.
Mais permettront-elles aux exportateurs algériens de
continuer leurs expéditions? Il est permis d'en douter.
Qu on en juge, du reste, par ces quelques chiffres. Les
moutons algériens, destinés à l'exportation, se vendent,
en Algérie, de 18 fr. à 20 fr. sur les marchés du littoral.
Transportés sur les marchés français, ils s'y payent de
28 à 30 fr. En moyenne, l'écart est de 10 fr. à peine. Les