II

L'ELEVAGE DE L'AUTRUCHE EN ALGÉRIE 51
au Jardin du Hamma, près d'Alger. Les premiers essais
datent de 1859. Il semble donc que, depuis cette époque,
les colons algériens eussent dû songer à profiter des expé
riences qu'ils avaient sous les yeux. Ils neparaissent point
s'en être préoccupés. Comment s'en étonner, du reste,
alors que le prodigieux succès obtenu parla domestica
tion des autruches au Cap n'a pas suffi à triompher de
leur indifférence ?
Et cependant les résultats donnés par l'élevage de
l'autruche au Cap attestent, avec une irréfutable évi
dence, la source immense de profits qu'ont ainsi négli
gée les colons algériens.
C'est seulement en 1865 que, profitant des essais
tentés en Algérie, on domestiqua au Cap les premières
autruches. Le recensement officiel de cette première
année accuse l'existence de 80 autruches seulement dans
tout le territoire de la colonie. Dix ans après, en 1875,
on en comptait 32.000, et, en 1888, le recensement
constatait l'existence de 152.000 de ces oiseaux. Actuel
lement, il y
en a plus de 300.000 chez les fermiers
de l'Afrique australe. De 1879 à 1888, la colonie du Cap
a exporté un million de kilogrammes de plumes d'au
truche. Or, à une époque où, en moyenne, la plume
d'autruche se payait encore 600 fr. le kilogramme, cela
représente une valeur de plus d'un demi-milliard
qui n'a pas peu contribué à l'enrichissement de l'opulente
colonie anglaise.
Ce succès ne pouvait manquer de susciter des imita
teurs. Des essais d'élevage ont été faits en Californie, à
Buenos-Ayres, en Egypte, à Montevideo,
à. l'Ile Maurice.
Mais c'est surtout en Australie et dans la Nouvelle-ZéT