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6 RÉFORME DES OFFICES MINISTÉRIELS ALGERIENS
l'organisation actuelle. Ce serait d'abord d'assurer, dans
une très large mesure, lindépendance de l'officier mi
nistériel, indépendance qui, actuellement, n existe guère
que pour celui qui limite son ambition au poste qu'il oc
cupe. Ce serait ensuite de lui donner à l'exercice de sa
profession tout l'intérêt que peut avoir un père de fa
mille à la bonne gestion de son patrimoine. Propriétaire
de sa charge, il serait nécessairement porté à en augmen
ter l'importance et, partant, la valeur par la diligence
et les soins qu'il apporterait aux affaires de ses clients.
En outre, ceux-ci auraient toujours, comme garantie, la
valeur de l'office. Ce sont là, sans doute, de très réels
avantages.
Mais, par ailleurs, le régime de la vénalité des char
ges soulève des critiques trop justes, trop méritées,
pour qu'on puisse songer à l'étendre à l'Algérie.
Et d'abord, avec le système de la loi du 28 avril
1816, le choix du personnel échappe complètement à
la surveillance et au contrôle de l'autorité. Dès qu'un
postulant peut pay^r sa charge, il n'a guère à craindre
le refus de l'invesmure gouvernementale. Or,
ne peut-
on légitimement redouter qu'on en arrive ainsi à la
concentration rapide entre les mains des israélites indi
gènes de la plupart des offices ministériels de l'Algérie?
Certes, je me défends de toute tendance antisémitique.
Mais il est indéniable que, sauf d'heureuses exceptions,
le sens moral des israélites indigènes est encore d'un
niveau sensiblement inférieur et ne parait guère destiné
à s'améliorer rapidement. N'est-ce pas une raison déci
sive pour écarter un système qui leur faciliterait singu
lièrement l'accès de fonctions exigeant une honnêteté,