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22 BANDITISME ET LA SÉCURITÉ EN KABYLIE
tainssont presquelégendaires. Je mécontente de la brève
mais suggestive énumération des crimes pour lesquels
il est, avec ses complices,
renvoyé devant la Cour d'as
sises d'Alger : 25 assassinats, 7 meurtres,
11 tentatives
d'assassinat, 2 incendies volontaires, 20 vols qualifiés, 1
séquestration ;
voilà ce dont la justice se propose de de
mander compte à l'audacieux bandit qui l'a si longtemps
bravée. Il en faudrait moins pour méritera Areski une
place d'honneur dans les annales du banditisme.
Après cela, faut-il s'étonner que, pendantplus de trois
ans, son autorité ait, dans presque tout le territoire des
trois communes mixtes d'Azzefoun,
du Haut-Sebaou
et de la Soummam, supplanté l'autorité de l'administra
tion française 9 II s'y était taillé un véritable royaume,
dans lequel plus de 160.000 Kabyles ne songeaient plus
à discuter ses ordres ou ses caprices. Argent, femmes,
diffas (1),
tout ce qu'il lui plaisait d'exiger pour lui et ses
fidèles, il était sûr de l'obtenir. D'implacables et sûres
vengeances avaient bientôt triomphé de toutes les résis
tances et courbé les plus résolus sous une terreur qui,
chez ces population» primitives,
serait vite devenue
superstitieuse si, à l'ascendant d'une indomptable éner
gie, Areski avait joint un prestige religieux quelconque.
Mais, pour n'être faite que de la crainte qu'il inspirait,
sa puissance était à ce point consolidée et assise que,
lorsqu'après l'avoir trop longtemps subie, on s'est enfin dé
cidé à lutter sérieusement contre elle, il a fallu organi
ser une véritable expédition: Aujourd'hui, Areski est aux
mains de lajustice. ïbne peut guère en sortir que pour
(1) C'est ainsi qu'on appelle les repas offerts aux hôtes de marqué.