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242 L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGÈNES EN ALGERIE
justice d'un prétendu fatalisme qui serait manifestement
contraire à la vraie doctrine musulmane. Ce qui est vrai
c'est qu'aux yeux du musulman, le médecin apparaît en
quelque sorte comme un intermédiaire par lequel Dieu
envoie le remède au malade. Si tel est son caractère, il
semble bien qu'il doive lui-même être un croyant. Tous
les jurisconsultes autorisés s'accordent cependant à ad
mettre qu'à défaut d'un médecin musulman de compé
tence reconnue, le croyant malade peut s'adresser à un
infidèle. Le prophète lui-même en aurait donné l'exem
ple en consultant un médecin, El Arib ben Kelda qui
n'était point musulman. Et l'exemple n'est pas unique.
El Kharchi, dans son commentaire de Sidi Khelil, rap
porte comment un iman célèbre dans le monde musul
man, ElMazari, fut amené à étudier la médecine. Étant
malade, El Mazari se fit soigner par un juif. Celui-ci lui
fit remarquer que, d'après sa religion, il accomplirait
un acte méritoire en le tuant. Ce fut, dit El Kharchi, ce
qui amena El Mazari à étudier la médecine.
Dire que le croyant malade peut s'adresser à un mé
decin non musulman c'est, par cela même, reconnaître
que celui-ci peut valablement le dispenser de toutes les
pratiques religieuses contraires à la maladie, des ablu
tions aussi bien que du jeune. Le plus célèbre des com
mentateurs du Koran, Sidi Khelil,
culté à le reconnaître.
ne fait aucune diffi
Au reste, l'empressement avec lequel les indigènes
ont toujours recherché les avis et les soins de nos méde
cins,
est non moins incontestable que leur répugnance à
accepter l'hospitalisation dans nos hôpitaux. Bien des
fois, j'en ai été moi-même le témoin. C'est ainsi qu'au