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234 L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGÈNES EN ALGÉRIE
la France des indigènes, il semble qu'il y ait là une
tâche susceptible d'user les efforts de bien des géné
rations de gouverneurs. Qu elle soit propre à séduire
notre génie national, fait avant tout de générosité et d'en
thousiasme,
on ne saurait le nier. Mais n'est-elle point
purement chimérique ? Peut-on sérieusement croire à
la possibilité d'instaurer chez les indigènes le culte de
la patrie nouvelle que le sort des armes leur a donnée ?
Trop d'inconnu se cache encore, à nos yeux, dans
l'espèce de léthargie sociale où paraissent plongées les
populations musulmanes de l'Algérie, pour qu'il ne soit
pas prématuré peut-être de hasarder, à ce point de vue,
une conclusion définitive. Ce qui parait bien certain
c'est que, si Ce résultat peut être obtenu, il ne saurait
l'être que le jour où la supériorité de notre civilisation
s'affirmera comme un bienfait aux yeux des indigènes.
N'est-ce pas dire qu'il faut, avant tout,
améliorer leur condition sociale,
nous attacher à
à leur donner des té-
moignagnes non équivoques de la sollicitude qu'ils nous
inspirent, à attester, en définitive, ce que notre domi
nation leur offre d'avAitageux? Si nous ne pouvons ainsi
nous ouvrir les milieux indigènes, c'est qu'ils nous doi
vent toujours rester fermés, c'est qu'entre nous et eux
la religion et la race élèvent une infranchissable bar
rière. Dans tous les cas, le but est tel qu'il autorise et
légitime les plus grands efforts. En admettant que ceux-
ci doivent être inutiles, il restera toujours honorable de
les avoir tentés.
Ces idées sont manifestement celles qui, aujourd'hui,
inspirent et règlent la politique de la haute administra
tion algérienne à l'égard des indigènes. Dans ces der-