II

REFORME DES OFFICES MINISTÉRIELS ALGÉRIENS 11
profession. Les études seraient vite envahies par le
doux farniente de certaines grandes administrations.
Tout client serait désormais un fâcheux qu'on renverrait
aux confrères.
De ces deux objections, il en est une qu'on doit écar
ter par une fin de non recevoir d'autant plus absolue
qu'on la présente comme plus redoutable : je veux parler
de la responsabilité qu'entraîneraient pourl'Etat les faits
de charge de ses nouveaux fonctionnaires. J'avoue, en
effet, ne point saisir la corrélation nécessaire quiexisterait
entre le fait par l'Etat de payer un traitement aux offi
ciers ministériels et l'obligation pour lui de répondre de
fautes que ceux-ci viendraient à commettre dans l'exer
cice de leur profession. Actuellement, les greffiers tou
chent un traitement de l'Etat. A-t-on jamais prétendu
qu'à raison de ce fait, l'Etat devait être responsable
de leurs fautes professionnelles? Nombre d'agents de
l'administration des finances reçoivent également un trai
tement de l'Etat, sans qu'il ait jamais été question de
voir, dans ce fait, le principe d'une responsabilité à la
charge du Trésor.
La deuxième objection est plus sérieuse. Elle est loin
cependant d'avoir la portée qu'on lui prête. Sans doute,
de tous les mobiles humains, l'intérêt est le plus puissant,
le plus irrésistible. Le bannir de la gestion des offices
ministériels exposerait peut-être à de graves mécomptes.
Mais c'est gratuitement qu'on prête ce résultat à la ré
forme dont je viens d'indiquer les lignes générales. Si
réduit qu'il fût, l'intérêt des officiers ministériels à la
bonne gestion de leurs charges serait loin de disparaître.
Les responsabilités, le désir de l'avancement sont, en