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98 L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE
le mouton algérien ne peut revêtir qu'un dur et rude
vêtement. Mais les laines grossières et résistantes sont
non moins indispensables à l'industrie que les laines
fines et soyeuses. Il lui en faut non seulement pour la con
fection des draps de troupe, des couvertures de chevaux,
des draps de communauté,
mais encore pour la prépa
ration des trames auxquelles les laines trop fines d'Aus
tralie ne peuvent convenir. Aussi,
pour que les laines
algériennes puissent compter sur des débouchés, aussi
bien à l'étranger qu'en France, il n est nullement indis
pensable qu elles acquièrent les qualités de souplesse
propres aux laines d'Australie. Il suffit, je le répète, que
les indigènes ne continuent point à les déprécier, en
rendant leur utilisation industrielle difficile ou même
impossible. Assurément, il y
a là un résultat bien plus
facilement accessible que ne saurait l'être l'amélioration
des toisons,
si on devait l'attendre de l'initiation des
indigènes aux pratiques raisonnées et savantes des croi
sements,
de l'hygiène et de la sélection.
Tel qu'il existe actuellement entre les mains de ses
éleveurs primitifsjjle mouton algérien peut donc fournir
une viande et une laine susceptibles de s'ouvrir de larges
débouchés,
de l'étranger.
tant sur les marchés français que sur ceux
La constatation est essentielle et j'y insiste car elle
montre nettement la voie dans laquelle doivent s'engager
les colons français que peuvent séduire les promesses de
l'industrie moutonnière en Algérie. Ils ne doivent point
songer à l'élevage proprement dit. Evidemment, leur
installation dans des régions choisies des hauts plateaux
leur permettrait l'élaboration de produits sélectionnés,