II

L'ELEVAGE DU MOUTON EN ALGERIE 83
jour où, par masses profondes, les moutons auraient,
pendant quelques années, pâturé les hauts plateaux al
gériens,
ceux-ci ne manqueraient pas de retrouver leur
antique fécondité. C'est là, il est vrai,
une entreprise
à longue échéance, peu susceptible, par elle-même, de
séduire et d'inciter les initiatives. Mais combien elle
apparaît vite de réalisation simple et naturelle, quand
on ne voit plus en elle que la conséquence des profits
immédiats de l'élevage des moutons, envisagés comme
producteurs de laine et comme bêtes de boucherie !
Ce que peut, en Algérie, donner le mouton, consi
déré uniquement comme producteur de laine, semble
particulièrement séduisant et gros de promesses. Aujour
d'hui c'est à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande que la \
France demande presque toutes les laines nécessaires à
ses industries textiles. Je ne veux pas m appesantir sur
les conséquences de cet état de choses. Elles apparais
sent significatives, pour peu qu'on veuille prêter atten
tion à certains documents,
aussi instructifs que déso
lants parfois à consulter. Je veux parler des rapports.
de nos agents consulaires à l'étranger. Voici,
par exem-
pie, un rapport adressé à l'administration des douanes
par un consul général de France, M. Déjardin. Ce rap
port est relatif au mouvement commercial de l'an der
nier,
entre la France et la colonie australienne de Vic
toria. Nos importations dans le pays n'atteignent pas un
million de francs,
tations s'élèvent, au contraire,
exactement 937.500 fr. Nos expor
à près de 24 millions de
francs. Elles consistent àpeu près exclusivement en laines
et peaux, c'est-à-dire autant de marchandises qui, d'après
notre tarif douanier, sont exemptes de tout droit d'entrée.
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