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148 DROITS DE QUAI ET DE STATISTIQUE
des voies de la mer. De là, pour lui,
l'avantage d'un
commerce d'exportation riche de relations directes avec
la moitié du monde au moins, et partant, pour lui-même
et pour l'Algérie entière, la source d'une incontestable
prospérité.
Les dispositions de la loi du 28 décembre 1895 ne sont-
elles pas de nature à arrêter et à compromettre cette
prospérité,
à écarter du port d'Alger nombre des navi
res qui l'avaient choisi comme port d'escale ou de re
lâche ?
Il est permis de le craindre.
Sans doute, les droits de quai sont sans application
possible aux navires en relâche forcée,
c'est-à-dire aux
navires n'entrant dans le port d'Alger qu'en vue de se
ravitailler en vivres ou en combustible. L'application
des droits de quai suppose nécessairement un navire se
livrant, dans le port d'Alger,
à une opération commer
ciale, un embarquement ou un débarquement de mar
chandises. En ce qui concerne les navires en relâche
forcée, le nouveau régime se traduit seulement par une
majoration de 20 ceÉtimes par tonne sur le combustible
embarqué pour leur ravitaillement. Cette majoration ré
sulte de la perception d'un double droit de statistique.
Le charbon vendu par les commerçants algériens est
presque exclusivement du charbon anglais. Déjà grevé
d'un premier droit de statistique de 10 centimes par
tonne lors de son entrée à Alger, il doit en acquitter un
second lors de sa réexpédition. De là une majoration re
grettable. Elle est, en effet, de nature à rendre plus dif
ficile pour les commerçants algériens la concurrence que,
jusqu'ici,ilsavaient pu sou tenir contre les commerçants de