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286 LES DÉLÉGATIONS FINANCIÈRES ALGÉRIENNES
pires excès de luttes religieuses et sociales. Mais,
on ne
saurait trop le répéter, derrière cette Algérie, si débor
dante dépassions et de haines violentes qu'incarnent les
politiciens et qui est bien leur œuvre, il y a une Algérie
tout autre dont, jusqu'à présent, la voix n'a pu se faire
entendre. Quand on connaît ce pays, quand on voit les
créations admirables qui, en quelques années à peine,
l'ont transformé et y ont déjà si profondément marqué
l'empreinte du génie français,
c'est vraiment de l'indi
gnation qu'on éprouve contre ceux qui en ont compro-
misle bon renom et permis de mettre en doute l'excellence
de la tâche utile et féconde qui s'y est poursuivie.
C'est cette Algérie, juqu'ici muette,
qui est appelée à
réhabiliter l'autre. Elle a désormais ses organes. A elle
de s'en servir. Les hommes ne lui manqueront pas, car
ils sont nombreux ceux dont les difficultés inhérentes
aux entreprises tentées dans un pays neuf, ont stimulé
l'initiative et décuplé l'énergie. Avec un corps électoral
comme celui qui est appelé à désigner leurs membres,
les délégations financières ont grande chance de grou
per dans leur sein unefcéritable élite d'hommes de sa
voir et d'expérience. Aussi peut-on espérer qu'elle sera
dignement représentée par elles, cette Algérie forte et
laborieuse qui, depuis de longues années, souffre et pâ
tit des rivalités, des rancunes et des luttes que la politi
que y a déchaînées. Ce sera l'honneur de M. Laferrière
que d'avoir doté cette Algérie qu on ignore, d'interprè
tes officiellement chargés de parler en son nom, de tra
duire et de formuler ses aspirations et ses vœux. Cela
reposera,j'en suis certain, de cette Algérie turbulente
et toute de surface, dans laquelle les héros et lus com-