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220 LA PROROGATION DES POUVOIRS DISCIPLINAIRES
mée dont ils disposent n'a point été augmentée. Nulle
part, dans les territoires des communes mixtes, la colo-
nisation n'a groupé l'élément européen en centres sus
ceptibles d'influence et d'.action. En veut-on une preuve ?
Depuis 1890,
six communes de plein exercice ont été
créées en Algérie. Sur ces six communes, deux seule
ment ont été constituées avec des territoires empruntés
aux territoires des communes mixtes. Les autres créations
ont consisté simplement à transformer,
en communes
indépendantes, des centres de colonisation rattachés
jusque-là, comme annexes,
à une ancienne commune
de plein exercice. En 1897, pas plus qu'en 1881,
force armée dont ils disposent,
ni la
ni le voisinage et
l'influence des centres de colonisation ne sauraient donc
fournir un appui sérieux et efficace à l'action des admi
nistrateurs.
D'autre part, peut-on dire que les sentiments, les habi
tudes des populations indigènes se soient sensiblement
modifiés depuis quinze ou seize ans ? Ce serait gratuite
ment supposer que des milieux aussi arriérés, aussi ré-
fractaires à tout pro»ès que les milieux indigènes de •
l'Algérie se soient mystérieusement prêtés à une de ces
transformations rapides, presque sans exemple dans la
vie des peuples. A coup sûr, les indices d'une transfor
mation de ce genre sont loin de se révéler avec une
évidence qui les impose. Un publiciste de talent, M.
Paul Bourde,
jusque-là, en Algérie,
mans,
résumant en 1890 les résultats atteints
quant à la civilisation des musul
n'hésitait point à dire : « Ils se chiffrent par zéro ».
La formule est peut-être un peu tranchante. On serait
cependant bien désarmé pour la combattre, si c'était par
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