II

86 L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGERIE
soin de continuer l'exploitation de l'usine paternelle,
mes camarades étaient allés en Angleterre se perfec
tionner dans la pratique de la langue anglaise. C'est de
là que, séduits par ce qu'ils entendaient dire des résultats
de l'élevage du mouton en Nouvelle-Zélande, ils sont
allés porter à cette île lointaine le bénéfice de leur éner
gie et de leurs capitaux. On m'a dit depuis qu'ils avaient
réussi. Mais auraient-ils songé à une semblable expatria
tion, s'ils avaient su qu aux portes de la France, l'Al
gérie ouvrait à l'entreprise qui tentait leur activité, un
champ
non moins vaste et non moins fécond ? Dans tous
les cas, il ne faudrait plus qu'en France, leur exemple
trouvât des imitateurs, ignorant, comme eux, que, dans
une terre française, l'élevage du mouton peut être tenté
avec d'indiscutables chances de succès.
II
Si le problème de l'élevage du mouton se posait en
Algérie,
comme ift s'est posé pour les Anglais dans
l'Australie et la Nouvelle-Zélande, il n'y soulèverait pas
peut-être toutes les difficultés dont il se complique. Il
consisterait, eh effet, presque exclusivement,
à accli
mater un type de moutons, dont la laine et la chair
correspondraient, aussi exactement que possible, aux
besoins de la consommation française.
Que les pâturages algériens puissent nourrir des mou
tons qui ne le céderaient enrienaux moutons australiens
ounéo-zélandais,celan'estpasdouteux. Jadis lesRomains
ne purent- ils point acclimater en Algérie,
ces fameux