II

L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 105
des de pillards sahariens. De là, pour les troupeaux me
nacés de razzia, ces concentrations rapides, ces fuites
précipitées qui les déciment et les épuisent. De l'avis de
tous les hommes compétents, la construction de quel
ques voies de pénétration permettrait de considérer la
pacification des régions du Sud algérien comme un fait
accompli. Elle supprimerait donc, pour les troupeaux,
les risques encore redoutables de ces coups de main que,
dans les conditions actuelles, la vigilance de l'autorité
militaire ne suffit pas toujours à prévenir et à réprimer.
Ainsi, à bien des points de vue, les voies ferrées, dites
de pénétration apporteraient à l'élevage un utile et pré
cieux concours. Mais, en admettant qu'on le juge néces
saire, leur établissement ne serait pas l'œuvre d'un jour.
Il ne faudrait donc pas compter sur leur utilisation im
médiate pour faciliter aux troupeaux, destinés à
l'exportation, la traversée des régions colonisées du Tell.
Reste alors une solution plus simple, puisqu'elle sup
pose toujours les moutons cheminant eux-mêmes : j'ai
en vue l'installation de gîtes d'étapes, le long
appropriées.
En Allemagne,
de voies
c'est à ce système qu'on s'est attaché
pour faciliter l'exportation des moutons. Ce n'est donc
point une expérience nouvelle à tenter. Il suffit unique
ment d'adapter à l'Algérie des solutions qui, en Allema
gne,
ont donné d'excellents résultats. Comme l'adminis
tration austro-hongroise, l'administration allemande a
affecté aux convois de bestiaux des routes déterminées
et obligatoires. Elle les astreint ainsi, d'une façon très
simple,
à traverser tout un réseau de cordons sanitaires.
Tous les trente kilomètres, l'étape est marquée, sur la