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L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 97
telle qu'elle a pu porter les déchets de leurs laines jus
qu'à 78 0/0 du poids initial. Elle avait, en outre, pour
conséquence nécessaire la détérioration rapide de tous
les engins mécaniques des fabriques anglaises ou fran
çaises qui avaient cru devoir employer des laines algé
riennes. Aussi comprend-on facilement que l'industrie
les délaisse aujourd'hui.
Cette première cause de dépréciation s'aggrave encore
de celle qui résulte des déplorables procédés de tonte
employés par les indigènes. Tondant au couteau ou à
la faucille, ils tiraillent la laine, lui donnent une surface
irrégulière et en laissent, d'ailleurs,
une grande partie
sur le corps de l'animal (1). A tous les points de vue, la
généralisation de l'emploi des cisailles présenterait d'in
contestables avantages.
Il suffit donc que les indigènes soient amenés à re
noncer à leurs détestables habitudes de fraude et à leurs
rudimentaires procédés de tonte pour que s'atténue et se
dissipe un discrédit dont ils sont les premières victimes
Tombées aujourd'hui à moins de 55 fr. le quintal, les lai
nes algériennes, qui se payaient autrefois jusqu'à 195 fr.,
retrouveraient vite leurs anciens cours. Sans doute,
ce n'est point parce qu'elles sont fines et soyeuses qu on
a pu et qu'on peut encore les rechercher. Exposé sans
abri au rude climat des hauts plateaux et des solitudes
sahariennes, brûlé le jour parles ardeurs d'un soleil im
placable, raidi la nuit par les étreintes d'un froid cuisant,
(1) Il y a, en Algérie, certains industriels qui ont réalisé des fortu
nes par l'utilisation des laines qu'ils retrouvaient sur la peau des mou
tons abattus, après avoir été tondus suivant les habituels procédés
des indigènes.
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