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L'ELEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 87
moutons deTarente, dont les étalons se payaient jusqu'à
cinq
et six mille francs de notre monnaie ! C'est aux
races dont les moutons de Tarente firent souche en Al
gérie qu'on attribue l'origine des mérinos. Ce sont, à
coup sûr, des moutons algériens, introduits en Espagne
par les Maures,
qui sont les ancêtres du mérinos espa
gnol. Aussi tous les gens compétents n'hésitent point à
croire qu'il serait non seulement possible, mais facile de
ramener la race mérine à son pays d'origine. Sans doute,
ce ne sont pas toutes les variétés de cette race qui pour
raient s'acclimater et prospérer dans les hauts plateaux
algériens. Il semble, par exemple, que,
sous l'influence
d'un climat nouveau et d'une nourriture différente, le
mérinos de Rambouillet, importé en Algérie, y perde vite
la plupart de ses qualités. Il en est tout autrement du
mérinos amené d'Espagne ou choisi dans les garrigues
de la Crau. Loin de dépérir en Algérie,
ces variétés
paraissent éminemment aptes à y prospérer. Les quel
ques essais qu'on a faits, jusqu'à ce jour,
tendent à dé
montrer qu'on arriverait vite, par l'importation de béliers
choisis, à relever la taille des moutons algériens,
liorer notablement leur viande et leur laine.
à amé
Malheureusement, en Algérie, la question de l'éle
vage du mouton ne se réduit pas au choix d'un type éga
lement apte à y prospérer et à répondre comme viande
et comme laine aux besoins de la consommation fran
çaise. A côté des solutions que commanderaient la rai
son et l'expérience, il y a ici,
comme dans tous les pro
blèmes algériens, celles qu'impose un état de choses
préexistant, dès longtemps établi.
L'élevage du mouton n'est pas une entreprise nou-