II

L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGÉRIE 103
terait 8 fr. de Boghari à Alger. Avec de semblables tarifs,
la voie ferrée n est point faite pour le transport d'animaux
dont le prix de vente sur les marchés du littoral ne dé
passe guère 20 fr.
Il existe, il est vrai, sur la ligne dont je parle, un tarif
spécial dont les expéditeurs pourraient peut-être deman
der l'application et qui leur permettrait de transporter
leurs moutons dans des conditions beaucoup moins oné
reuses (1) Ils ne manqueraient pas sans doute d'y recou
rir,
si la ligne de Blidah Berrouaghia était une véritable
ligne de pénétration analogue à celles qui existent dans
le département d'Oran. Mais, actuellement, le dévelop
pement de cette ligne ne dépasse pas 84 kilomètres. Son
utilisation épargnerait donc à peine deux journées de
parcours. Elle imposerait, en outre,
un transbordement
à Blidah pour passer de la voie étroite à la voie large et
amener les moutons jusqu'à Maison Carrée ou Alger.
Aussi ne facilitera-t-elle vraiment l'exportation des trou
peaux du Sud que le jour où, prolongée jusqu'à Boghari,
Djelfa et Laghouat, elle permettra,
en moins de deux
jours, d'amener ces troupeaux jusqu'au port d'embar
quement. C'est une des raisons, qui, avec bien d'autres,
militent en faveur de l'achèvement de cette ligne.
De véritables voies de pénétration,
accessibles,
avec des tarifs
telle est la condition essentielle de l'utilisation
des voies ferrées pour le transport des troupeaux. L'a
doption d'un type de wagon permettant l'alimentation
des animaux en cours de raute, l'aménagement de quais
(1)
n°
Le tarif spécial 1, § 2, permettrait, semble-t-il, de transporter
tin chargement de 40 à 45 moutons à raison de 0 fr. 006 par tête
et par kilomètre.