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DROITS DE QUAI ET DE STATISTIQUE 149
Gibraltar ou de Malte. Vingt centimes par tonne, c'est sur
un commerce annuel de 50.000 à 60.000 tonnes, un écart
de 10 à 12.000 francs. Ce serait, disent les intéressés, la
suppression presque totale des bénéfices nécessaire
ment très limités que permet la concurrence des ports ri
vaux. Dans ces conditions, n'est-ce pas, à brève échéance,
la disparition du charbonnage dans le port d'Alger ?
Les intérêts locaux ne seraient pas seuls à en souffrir.
On ne saurait oublier, en effet, que les approvisionne
ments du commerce algérien seraient, au cas d'une
guerre maritime, amplement suffisants pour assurer le
ravitaillement de la flotte française. De là, pour l'Etat,
le bénéfice d'approvisionnements dont l'entretien ne lui
incombe point. Il lui faudrait nécessairement y pourvoir
lui-même par l'établissement de coûteux entrepôts, si
Alger voyait décliner et disparaître son commerce de
charbonnage.
Une atteinte grave, mortelle peut-être, apportée à un
commerce dont la prospérité importe même aux intérêts
de la défense nationale, telle est l'une au moins des per
spectives qu'ouvre l'application au port d'Alger de l'ar
ticle 13 de la loi du 28 décembre 1895.
Mais bien plus regrettable encore apparaît l'applica
tion de l'article 14 delà même loi. En vertu de ce texte,
le droit de quai, liquidé conformément à l'article 6 de
la loi du 30 janvier 1872,
de tout navire qui,
est nécessairement exigible
venant de l'étranger ou des colonies
françaises, entre dans le port d'Alger pour y laisser ou y
prendre du fret. Supposons un steamer anglais, de 4.000
tonnes de jauge, faisant le service entre Liverpool et l'Ex
trême-Orient et laissant à Alger 20 tonnes de marchan-