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238 L'OEUVRE DES HOPITAUX INDIGÈNES EN ALGÉRIE
Dans ces conditions, il faut bien avouer que ce n'est
pas seulement par des considérations politiques et des
raisons d'humanité,
mais par des motifs de stricte jus
tice que se recommande l'œuvre des hôpitaux indigènes.
Sans doute, il serait excessif de prétendre que, jus
que dans ces dernières années, les indigènes aient été
systématiquement tenus à l'écart des bienfaits de l'assis
tance hospitalière. Les hôpitaux algériens leur ont tou
jours été ouverts dans les mçmes conditions qu'aux
Français et aux étrangers européens. Mais,
outre que
ces hôpitaux n'existent guère que dans des centres où
la population européenne suffit à les peupler, leur orga
nisation même en éloigne les indigènes. Bien des choses
y choquent leurs habitudes, y
blessent même leurs
croyances. L'entrée à l'hôpital c'est i'obligation de
prendre part â la nourriture commune, de se soumettre
à des règlements faits pour tous. Or,
dire,
est-il besoin de le
pas plus dans le détail de l'ordinaire que dans les
prescriptions des règlements, on ne s'est soucié des exi
gences de la loi musulmane. D'autre part, les indigènes
ne peuvent ignorer q|e, dans les hôpitaux des Roumis,
on coupe parfois des bras et des jambes. Souvent, sur
les marchés ou dans les cafés maures, on a dû raconter
avec indignation que des croyants, décédés à l'hôpital,
avaient été, après leur mort, dépecés sur des dalles de
pierre. Quelle perspective pour des hommes qui absor
bent si facilement leur vie présente dans la contempla
tion desjoies promises par le paradis de Mahomet ! N'ap
porter qu un corps mutilé ou des lambeaux sanglants
aux baisers des houris ! Le désir de soulager ou de gué
rir des souffrances passagères ne saurait prévaloir,contre