II

LA RÉFORME DES CONSISTOIRES ALGÉRIENS 115
mentales ; bien des fois,
ces assemblées ont émis des
vœux en faveur d'une réforme nécessaire. A maintes
reprises, le Conseil Supérieur de l'Algérie s'est prononcé
dans le même sens. C'est notamment ce qu'il a fait, dans
une de ses dernières sessions, en adoptant un vœu dé
posé par la délégation du Conseil général d'Oran et
réclamant l'extension aux consistoires algériens des
règlements promulgués dans la Métropole surla compta
bilité des fabriques et des consistoires.
Aujourd'hui, surtout,
on comprendrait difficilement
que les pouvoirs publics ne se préoccupassent point de
répondre au vœu de la haute assemblée algérienne et
de ramener efficacement les consistoires algériens aux
seules attributions dont ils sont légalement investis. A la
différence de certaines revendications des apôtres de l'an
tisémitisme algérien, la réforme ainsi sollicitée n'est
certes point de nature à se heurter en France à de bien
sérieux obstacles, puisqu'elle consisterait uniquement à
mettre fin à des privilèges injustifiés. L'honorable rap
porteur du budget algérien pour 1895, M. Pourquery
de Boisserin, s'y
était du reste pleinement associé. Ci
toyens français, les israélites algériens doivent être
affranchis des influences qu'on juge incompatibles avec
la liberté que cette qualité comporte. Ces influences, on
s'est efforcé de les bannir en ce qui concerne les protes
tants et les catholiques. Comment admettre qu'on les
laisse librement s'exercer en ce qui concerne les israéli
tes ? On enlèvera peut-être ainsi à certaines personna
lités l'occasion de faire marché des services électoraux
que l'organisation actuelle permet de rendre. Mais ce
serait, je le crois,
faire un grand pas dans l'œuvre de