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104 L'ÉLEVAGE DU MOUTON EN ALGERIE
de débarquement, avec parcs et abreuvoirs,
sont autant
de questions de détail qui trouveraient vite leurs solu
tions.
L'établissement des voies dites de pénétrationne don
nerait pas seulement de singulières facilités à l'exporta
tion des troupeaux. Prolongées assez loin dans le Sud,
elles contribueraient à atténuer, à supprimer même deux
des principaux obstacles au rapide accroissement des
troupeaux sahariens : je veux parler des bedrouna et de
l'absence de sécurité.
Dans le sud algérien, soufflent parfois, sans qu'on
les puisse prévoir, de terribles vents de feu qui, en moins
de vingt-quatre heures, brûlent tous les pâturages, des
sèchent tous les gîtes d'eau. C'est alors qu'on assiste à ces
hécatombes,
que les indigènes appellent des bedrouna.
Afin d'en retirer au moins le prix des toisons et des peaux,
l'indigène se met à égorger ses bêtes condamnées à périr
de faim et de soif. Des troupeaux entiers sont ainsi sacri
fiés. La multiplication des voies de pénétration, s'avan-
çant assez loin dans le Sud et permettant le rapide dépla ■
cément des troupeaux,
serait certainement de nature à
rendre les bedrouna moins fréquentes. Elle affranchirait
les troupeaux algériens de dîmes redoutables et épargne
rait aux populations nomades bien des heures de misère
et de souffrance.
Dans ces dernières années surtout, la sécurité du Sud
a été singulièrement améliorée. Elle n'est point encore
complète. Sans doute, ce ne sont plus les révoltes de nos
tribus qui la troublent. Elle n'en est pas moins compro
mise, trop souvent encore, par d'audacieuses agressions
qui lancent, dans nos territoires, quelques hordes rapi-