II

LA RÉORGANISATION DES i DJEMAA » 135
par mer en Algérie. Or la part de chaque commune est
fixée proportionnellement au chiffre de sa population.
De là, l'intérêt manifeste que tout centre européen, érigé
en commune de plein exercice, avait à se voir adjoindre
une population indigène considérable, elles sollicitations
dont l'administration algérienne était l'objet sur ce point.
En outre, comme les Européens et dans les mêmes con
ditions, les indigènes sont, dans leurs communes res
pectives, inscrits sur le rôle des prestations en nature.
Rattacher à la commune nouvelle quelques milliers d'in
digènes, c'était par là même lui assurer, pour l'exécution
et l'entretien des travaux communaux, tout un monde
de travailleurs.
Ces simples observations suffisent à mettre en évi
dence l'intérêt capital de tout centre européen érigé en
commune de plein exercice, à se faire rattacher une po
pulation indigène considérable. Tout aurait donc été
pour le mieux, si l'intérêt des nouvelles communes avait
été seul en cause.
Mais on ne tarda pas à se convaincre que le procédé
était déplorable,
soit au point de vue de l'administra
tion générale du pays, soit au point de vue des intérêts
et des droits des populations indigènes rattachées aux
nouvelles communes.
Succédant au régime des communes mixtes ou indi
gènes, le régime des communes de plein exercice sub
stitue, à l'autorité des administrateurs civils ou des offi
ciers de bureau arabe, l'autorité des maires et de leurs
adjoints. C'est à ceux-ci désormais d'administrer les po
pulations indigènes dépendant de leurs communes res
pectives. Or, l'administration d'une population indi-