II

150 DROITS DE QUAI ET DE STATISTIQUE
dises qu'il remplacerait par 20 tonnes de produits lo
caux. Il devra désormais acquitter un droit de quai de
2.000 francs s'il vient d'Angleterre, de 4.000 francs s'il
vient d'Extrême-Orient. C'est fermer le port d'Alger à
ces nombreux navires qui l'avaient choisi comme lieu
de relâche, précisément à raison du fret qu'ils y pou
vaient laisser ou prendre.
Et qui donc en profitera ?
Evidemment ce n'est point le Trésor. Frappés de
droits exagérés, les navires étrangers déserteront le port
d'Alger,
et le Trésor ne percevra même plus les autres
droits, droits sanitaires ou autres, que cesnavires acquit
taient précédemment.
Sera-ce l'Algérie? Comment le croire puisqu'on ferme,
pour ainsi dire, à ses produits naturels,
vins, à ses huiles et à ses lièges,
notamment à ses
des débouchés directs
aussi précieux que l'Extrême-Orient, les Indes, l'Angle
terre, la Belgique, l'Allemagne, la Hollande et ses gran
des colonies des îles de la Sonde ?
Sera-ce la métropole ? Mais son sol lui fournit des pro
duits similaires aux produits algériens. Loin de chercher
à les monopoliser,
elle doit plutôt s'attacher à en éviter
la trop grande affluence sur ses marchés, où ils entraî
neraient la dépréciation de ses propres produits.
Dira-t-on que la marine métropolitaine y trouvera son
avantage ? Ce- serait gratuitement supposer qu'elle peut
assurer les services effectués par les navires qu'on éloigne
d'Alger. D'autre part,
peut-on dire qu'elle aurait inté
rêt à voir tous les produits algériens affluer vers les ports
français ? Sans doute,
il s'agit là d'un transit dont elle a
le monopole. Mais il n'est nullement démontré que la con-