Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 20 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

428 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 258
changés l’Estat de la question, et ne répondés point precisement; bien loin de l’avoir déja
fait auparavant.
Vous dites encor, que cet expedient ne suffira pas. Je l’avoue, et je demeure d’accord
qu’il faudra y joindre la voye de l’Exposition sur les dogmes en controverse et même la
5 voie de la Reforme à l’egard de la practique du Culte et d’autres points, qui peuvent estre
de discipline; mais aussi la voye de l’exposition ne suffit pas non plus sans l’expedient de
la suspension du Concile, et sans le dessein sincère d’une bonne reforme. Car quand on
conviendroit meme de tous les dogmes que le Concile a pretendu decider (à quoy il n’y
a point d’apparence)[,] on ne conviendroit pas de l’oecumenicité du Concile pour cela.
10 Outre qu’il y a sans doute des dogmes que vous ne tenés qu’en vertu de ce Concile qu’on
ne sauroit jamais admettre sans faire breche à la tradition et à l’autorité de l’Eglise; et
tel est par exemple le dogme du Canon de l’Ecriture. Ainsi il faut necessairement joindre
la voye d’une certaine suspension ou Tolerance Ecclesiastique practiquée deja chez vous,
avec la voye de l’Exposition. Et sans l’esperance de la premiere, il est inutile de faire une
15 affaire publique de la seconde, et de la pousser ultra cogitationes privatas. Pour ce qui est
des autres conciles d’Occident anterieurs à celui de Trente, c’est une nouvelle discussion,
où je ne suis point encor entré assez; et je ne voy point qu’il soit convenable icy de passer
à des nouvelles questions, qui nous meneroient bien loin. Quant à la decision de l’ancienne
Eglise contre les Monothelites, sur la quelle vous dites, Monseigneur, de ne savoir pas
20 pourquoy je lui oste son autorité, il faut que je m’explique et que je vous fasse souvenir
de ce qui s’est passé là dessus entre nous. Vous estiés un jour sur un point qu’il est aisé
de soutenir en théorie et en general, mais qui trouve bien des difficultés quand on vient
au fait; c’est que vous voul[i]és, que l’Eglise n’a jamais rien defini, qui n’ait deja passé
pour catholique auparavant; à cela je vous opposay l’instance de la doctrine de[s] deux
25 volontés en Jesus-Christ: vous croyiés que deux natures demandoient clairement deux
actions et qu’ainsi la doctrine des deux volontés estoit comprise manifestement dans
la doctrine déja decidée des deux natures; mais je repondis, que selon les philosophes,
A c t i o n e s s u n t s u p p o s i t o r u m , et n’y estant qu’un s u p p o s i t u m , on
16 ceux de Trente l, korr. Hrsg. 23 vous voulés l, korr. nach L Hrsg. 28 A c t i o n e s
s o n t l, korr. Hrsg.
19 vous dites: vgl. ebd. S. 346 Z. 4–7. 23 vous voul[i]és: vgl. I, 8 N. 98. 24 je vous opposay:
vgl. ebd. N. 102. 25 vous croyiés: vgl. ebd. N. 119. 27 je repondis: vgl. I, 9 N. 72, S. 86.
28 A c t i o n e s . . . s u p p o s i t o r u m : vgl. auch VI, 1 N. 152, S. 511.
29. 11. 2006