Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 20 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

430 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 258
q u e l q u e s c h r e s t i e n s q u i n e r e n d e n t p o i n t i m p o s s i b l e s l e s
d e c i s i o n [ s ] i n v i o l a b l e s s u r l e s q u e s t i o n s d e l a f o y , q u i
o s e n t a s s e u r e r l a r e l i g i o n e t a t t e n d r e d e J e s u s C h r i s t
u n e a s s i s t a n c e i n f a l l i b l e s u r c e s m a t i e r e s [?] C’est là, dites vous,
5 l’unique esperance du Christianisme. Mais il faut vous prier à vostre tour de laisser sur la
terre des gens, qui s’opposent au torrent des abus, qui ne permettent point que l’autorité
de l’Eglise soit avilie par des mauvaises practiques, et qui ne souffrent point qu’on abuse
des promesses de Jesus Christ, pour établir l’idole des erreurs. Autrement, c’est rendre
l’assistance de Jesus Christ, unique Esperance de Chrestiens, tres obscure et tres incer-
10 taine. Joignés vous plus tost à eux, s’il est possible, en donnant l’honneur à Dieu, et
rendés par là son lustre au Christianisme. De dire que vous ne pouvés consentir à un
nouvel examen; ce n’est que renouveller les equivoques anciens; il faut un nouvel examen
au moins à l’egard de ceux qui ont droit de douter d’une pretendue decision infallible.
Et on se flatte en vain dans vostre communion d’un avantage en cela, comme s’il estoit
15 permis à une bande de petits Eveques italiens, courtisans et nourissons de Rome, qu’on
croyoit peu instruits et peu soigneux du vray christianisme, de fabriquer dans un coin
des Alpes d’une maniere desapprouvée hautement par les hommes les plus graves de leur
temps, des decisions qui doivent obliger toute l’Eglise, si nous les voulons croire. Non
Monseigneur un tel Concile ne passera jamais, sans que l’Eglise chrestienne en reçoive
20 une blessure insanable. Faut il que nous en soyons plus jaloux que vous?
Permettés moy de repeter Monseigneur que vous n’aviés point répondu suffisamment
à mes difficultés sur le Concile de Bâle dans l’ecrit que feu M. le Comte Balati
nous apporta. Et cela paroist clairement, puis qu’ encor tout presentement je vous ay
fait remarquer en quoy vous ne repondés pas assez au point essentiel[,] puisque vous
25 prenés l’Expedient que des Theologiens de votre part[i] avoient proposé (suivant en cela
l’exemple du Concile de Bale) comme si par là, ils ostoient toute autorité aux decisions
que vous recevés, ce qui est changer entièrement le sens de leur proposition. Il ne faut
pas aussi confondre deux questions, l’une si la suspension dont il s’agit est practicable
en quelque cas, ce que vous n’oserés peut estre point nier absolument et en tout cas, à
30 moins que vous ne veuliés condamner le Concile de Bale et vos prelats; et l’autre si elle
convient aux circomstances presentes de l’Estat de l’Eglise, et c’est ce que je n’oserois
peut estre pas affirmer moy même sans y avoir pensé et repensé plus d’une fois. Aussi
22 mes difficultés: vgl. I, 7 N. 151, S. 311. 22 ecrit: Bossuet, De scripto cui titulus: Cogitationes
privatae, [1692]. 24 fait remarquer: vgl. I, 19 N. 73.
29. 11. 2006