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Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 20 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

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N. 259 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 435<br />

A considerer aussi que si l’Amerique [ou] son commerce seulement vient dans le<br />

pouvoir de la France et y demeure (comme il arrivera si nous ne faisons des grands efforts),<br />

le commerce d’Angleterre sera presque ruiné. Ainsi si la compagnie est malheureuse,<br />

l’Angleterre ne le sera gueres moins. Par consequent rien ne sçauroit estre plus utile ny<br />

(j’ose dire) plus necessaire, que cette Compagnie, à moins que le Roy et la nation ne 5<br />

fassent ce que la Compagnie doit faire, à quoy il n’y a gueres d’apparence, puisqu’ on<br />

est assez occupé ailleurs. De sorte qu’on peut dire, que le bonheur de la Compagnie sera<br />

celuy de l’Europe, et par consequent rien ne sçauroit estre plus applaudi ny plus suivi,<br />

si le monde est tant soit peu raisonnable.<br />

L’utilité de la compagnie estant si grande, il seroit tres apropos que le public luy 10<br />

donnât de l’assistance au commencement sur tout. Et il est raisonnable de la demander.<br />

Mais s’il y avoit trop de difficulté à l’obtenir, cela n’en deuvroit point arrester le dessein.<br />

On pourroit trouver peutestre des concessions qui ne cousteroient rien au public et seroient<br />

avantageuses à la compagnie. D’ailleurs il semble qu’il seroit convenable que le Roy<br />

et le parlement accordassent quelque pouvoir à la Compagnie dans les isles et colonies 15<br />

angloises, qui sont à portée, sauf la souveraineté du Roy et les revenus de la Couronne.<br />

Et cela seroit d’autant plus raisonnable, que les progrés de la compagnie augmenteront<br />

les mêmes revenus.<br />

Comme les Ecossois ont grande envie d’envoyer des colonies en Amerique, et que les<br />

raisons qui peuvent avoir detourné le Roy et les Anglois de leur estre favorables cessent, <strong>20</strong><br />

depuis qu’on n’a plus sujet de menager les Espagnols tels qu’ils sont presentement; rien<br />

ne sçauroit venir plus à propos pour nostre Compagnie que cette bonne disposition de<br />

la nation Ecossoise, qui abonde en hommes propres aux colonies, et il y aura moyen de<br />

l’unir au moins en cela avec la nation Angloise, en sorte que l’une et l’autre y trouve son<br />

compte. En quoy il faut en user cordialement et honnestement de part et d’autre sans 25<br />

hauteur et sans supercherie.<br />

Quant aux Hollandois, Hambourgeois, Bremois et autres Hanseatiques, aussi bien<br />

que les sujets du Roy de Prusse, et de la Maison de Bronsvic (sans parler des plus<br />

septentrionaux) on pourroit encor entrer en certaines liaisons avec eux et trouver des<br />

expediens qui unissent leur interest de commerce avec celuy de l’Angleterre en cela, 30<br />

autant que leur interests en matiere d’estat et de religion se trouvent deja unis. Car<br />

ordinairement quand on veut tout engloutir seul, on n’a rien. Il faut vivre et laisser vivre.<br />

19 Ecossois: Zu den schottischen Kolonisierungsanstrengungen in Darien (Panama) vgl. T h e a -<br />

t r u m Europaeum, 15, 1707, S. 640–641.<br />

29. 11. <strong>20</strong>06

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